La plaque dentaire et ses bactéries ! La plaque dentaire est une accumulation de bactéries et de quelques débris alimentaires qui se forme sur la surface des dents. Si elle n’est pas éliminée chaque jour par le brossage, elle devient de plus en plus néfaste.
Les bactéries de la plaque dentaire sont responsables de l’inflammation de la gencive, de la perte de l’os qui soutient les dents et de la fabrication du tartre. Le stade ultime est la perte de la dent !

 » Ce n’est pas une fatalité. On peut garder ses dents toute la vie, à condition de faire ce qu’il faut pour cela ! ! « 

 

Un peu d’anatomie :

La dent c'est comme un iceberg : la partie visible, c'est la couronne naturelle. la partie cachée, c'est la racine dans l'os. Entre la racine et l'os il y a le ligament. La gencive recouvre et protège l'os.

La dent c’est comme un iceberg : la partie visible, c’est la couronne naturelle. la partie cachée, c’est la racine dans l’os. Entre la racine et l’os il y a le ligament. La gencive recouvre et protège l’os.

Une gencive saine est rose, adhère à la dent et ne saigne pas

Les 4 stades d’atteinte de la gencive :

Stade I

Stade III

Stade II

Stade IV


Stade I

La plaque dentaire et le tartre se déposent sur les dents. Leurs effets sont les suivants :

Les gencives sont un peu gonflées, rouges et saignent facilement au moindre contact : c’est la gingivite.

Pas de signes visibles à la radio.

Pas de signes visibles à la radio.

Le tartre est un élément dur et poreux qui se forme à partir de la plaque dentaire. C’est un support pour les bactéries. Il constitue donc un élément irritant tant chimique que mécanique pour la gencive.

Le traitement de la gingivite : c’est le détartrage et la motivation.

La motivation : c’est l’enseignement de l’hygiène afin d’assurer l’élimination complète de la plaque dentaire. Le praticien montre à son patient comment se brosser efficacement et lui prescrit le matériel adapté à ses dents (brosse à dents, batonnets inter-dentaires, brossettes inter-dentaires, etc…)

Le prix du détartrage : 57,84€ pour 2 séances remboursés à 70% par la Sécurité Sociale.

Le détartrage remboursé par la Sécurité Sociale ne concerne que les plaques de tartre. En cas de suppression de taches disgracieuses (tabac, nourriture,etc…) il s’agit alors d’un acte « hors nomenclature ».
Le prix du détartrage avec en plus ce nettoyage esthétique : 80 à 150€ par séance remboursé 20,24€ par séance.

A ce stade tout est réversible, vous pouvez retrouver une bonne santé gingivale avec un détartrage et un brossage bi-quotidien efficace.

Présence de tartre et de plaque dentaire.

Guérison 3 semaines plus tard.

Entre ces deux photos, il n’y a eu qu’un détartrage et un brossage efficace.

Stade II

Le stade I non traité aboutit au stade II.

La plaque dentaire progresse en profondeur. Une poche se forme entre la dent et la gencive. Même après une motivation et un détartrage, il vous est difficile d’éliminer la plaque dentaire au fond des poches.

 

Stade II

Légère baisse du niveau osseux

Traitement : curetage des poches sous anesthésie locale.

Après vous avoir fait une anesthésie locale, votre dentiste va nettoyer en profondeur l’espace qui s’est formé entre la dent et la gencive. Le but de ce  » détartrage profond  » est d’obtenir une nouvelle attache de la gencive sur la dent et une disparition de la poche.

Le traitement nécessite aussi de votre part une hygiène rigoureuse :

  • Brossage bi-quotidien des dents et des gencives.
  • Utilisation bi-quotidienne des bâtonnets inter-dentaires (et/ou brossettes inter-dentaires)

Le prix : 150€ à 250€ par séance.  Acte hors nomenclature. Aucun remboursement par la Sécurité Sociale.

Stade III

 

Le stade II non traité aboutit au stade III. Les bactéries se sont multipliées, la perte de l’os s’accentue. Les dents deviennent mobiles. C’est la « maladie parodontale » appelée auparavant « pyorrhée alvéolaire » ou « arthrite dentaire » ou encore « déchaussement des dents ».

Stade III


Perte importante du soutien osseux.
Le problème est sérieux, il faut agir vite!

Le traitement : la chirurgie à lambeau.

  • préparation initiale : détartrage, curetage, motivation.
  • chirurgie dite « à lambeau » (sous couverture antibiotique):

Cette intervention consiste à écarter la gencive de façon à découvrir l’os et les racines dentaires. Les buts sont les suivants:

  • éliminer le tartre et la plaque dentaire pour polir les racines (surfaçage).
  • améliorer l’environnement osseux.
  • favoriser la réadaptation intime de la gencive sur la dent, ce qui supprimera la poche.

Ce traitement arrête la progression de la maladie mais malheureusement, ne reconstruit pas l’os que vous avez perdu. La gencive en se raffermissant découvre davantage la racine de la dent. Cette nouvelle position de la gencive peut donner une impression de dent longue et parfois inesthétique.

Les nouvelles techniques de dentisterie cosmétique peuvent corriger ces aspects disgracieux.

Le prix: entre 300 € et 500 €. Acte hors nomenclature. Aucun remboursement par la Sécurité Sociale.

Des techniques avancées viennent compléter la chirurgie à lambeau :  ces techniques se réalisent pendant l’intervention à lambeau.

  • Les greffes osseuses: votre dentiste vous prélève dans la bouche un peu d’os pour le greffer là où il en manque.
    Dans ce cas la greffe osseuse est autogène ( le donneur c’est vous ! ). Il peut également utiliser un matériau synthétique qui va stimuler le reconstruction de l’os.
  • La régénération tissulaire guidée: pose d’une membrane comme une toile de tente entre la gencive et la perte osseuse. L’os repousse vers ce plafond artificiel.
  • Un antibiogramme ciblé à l’aide de prélèvements bactériens dans les poches, il augmentera l’efficacité du traitement antibiotique qui accompagne ces interventions.

Ces techniques augmentent d’environ 150 € le coût du traitement, sans remboursement.

Cette sacrée plaque dentaire commence à vous coûter cher !

Les gens avertis que vous serez désormais, préfèreront la prévention !

Stade IV

Trop tard !
La dent est à extraire. Elle devra être remplacée par un implant ou un bridge.
Vous entrez maintenant dans le domaine de la réhabilitation dentaire par des moyens prothétiques.

Stade IV

Voilà donc comment on peut perdre ses dents :

Stade I

Stade III

Stade II

Stade IV

N’attendez pas d’en arriver là !

La maladie parodontale peut-être aggravée par des maladies générales comme le diabète ou par le tabac.

A propos, voici ce que contient une cigarette, c’est très édifiant, cliquez, ça vaut la peine !

Quelles peuvent être les répercussions sur l’organisme de la maladie parodontale ?

Nous savons maintenant que cette infection permanente des gencives (bactéries contenues dans la poche parodontale) peut consistuer un facteur aggravant de certaines maladies et non des moindres. Les plus importantes sont  :

  • la maladie coronarienne (angine de poitrine, infarctus du myocarde) : les bactéries contriburaient à la formation de plaque d’athérome sur la paroi interne des artères coronaires.
  • l’ endocardite (infection du muscle interne du coeur) : fixation et multiplication des bactéries au niveau de l’endocarde.
  • la  naissance prématurée.
  • la pneumonie chez le sujet agé.
  • l’instabilité de l’équilibre de la glycémie (diabète).

Que seront les traitements de la maladie de gencive au 21 ème siècle ?

Les données :

Nous ne sommes pas tous égaux devant les problèmes de gencive. Avec la même quantité de plaque dentaire certains individus présenteront une atteinte très modérée tandis que d’autres présenteront une destruction sévère des tissus de soutien de la dent.

La prévention :

Elle sera basée sur l’identification des patients à risques qui devront être traités avant l’apparition de la maladie.

Le praticien a maintenant à sa disposition des tests qui permettent un dépistage de la prédisposition à la maladie parodontale.

  • Présence de bactéries virulentes.
  • Nombre insuffisant ou mauvais fonctionnement de certaines cellules sanguines (polynucléaires) qui doivent être présentes entre la gencive et la dent (tests PST).
  • Présence de tartre, de plaque dentaire, de prothèse défectueuses.

D’autres facteurs pourront compromettre la résistance à la maladie parodontale: le diabète, le tabac, le stress, le sida et certains médicaments.

Les fumeurs présentent un risque majeur de maladie parodontale.

Les traitements :

  • Patients à risque faible :

Détartrage, conseils d’hygiène, réfection de prothèses mal adaptées pouvant retenir la plaque dentaire.
Visites de contrôle régulières.

  • Patients à risque élevé :
  1. Utilisation d’antiseptiques locaux et d’antibiotiques ciblés afin de supprimer les bactéries virulentes.
  2. Apprentissage d’une technique d’hygiène bucco-dentaire efficace.
  3. Suppression des éléments qui retiennent la plaque dentaire (tartre, prothèses et reconstitutions défectueuses).
  4. En cas de destruction osseuse et gingivale, la chirurgie peut être nécessaire.
  5. Visites de maintenance tous les trois à six mois.

La maladie parodontale est un véritable problème de santé public qui n’est pas encore pris en compte à sa juste valeur. La carie dentaire est une affection qui diminue dans les pays occidentaux, tandis que la maladie parodontale est la cause principale de la perte des dents après l’âge de 40 ans !

La carie dentaire provoque des rages de dents, en revanche l’atteinte de l’os et des gencives est une affection qui évolue à bas bruits et ne se manifeste pour le patient que lorsque le mal est déjà fait.

La prévention est donc la notion la plus importante dans la prise en charge de cette maladie.