Un traumatisme dentaire provient d’une chute ou d’un choc créant une lésion sur une ou plusieurs dents. Plus exposées aux risques, les incisives et les canines supérieures sont généralement les plus touchées.
Les conséquences ne se limitent pas seulement aux dents… Les muqueuses, les gencives ou encore les os de la mâchoire peuvent également être concernés.

Les enfants et les adolescents sont les premières victimes des traumatismes dentaires. En effet, environ 50% des Européens auront subi ce type d’accident avant leur 16ème anniversaire.
Selon les périodes de la vie, les motifs divergent :
• Entre 1 et 3 ans : le manque de coordination des mouvements, le manque de réflexes protecteurs et l’apprentissage de la marche peuvent causer des chutes et des chocs, contre le bord des meubles notamment.
• De l’enfance à l’adolescence : la pratique de certains sports comme le vélo, le roller, la trottinette, mais également les jeux de récréation sont les principales causes. Ils sont aussi exposés à plus d’accidents de la route ou d’accidents domestiques.
Les différents types de lésions traumatiques
Il existe différents types de lésions, alors afin de savoir comment réagir, il est important de les différencier.
Les lésions des tissus de soutien :
Tout traumatisme peut entraîner des blessures au niveau des tissus mous de la bouche qui sont très vascularisés, c’est pourquoi on observe souvent des saignements abondants. Vous devez soigneusement laver la plaie à l’eau claire afin d’observer avec soin les dommages. En parallèle, il est important d’exercer une pression avec une gaze ou un tissu propre sur les coupures pour arrêter les saignements.
Si le visage présente des signes d’ecchymoses ou de gonflement, appliquez-y des compresses ou un linge froids.
Dans les cas les plus graves, lorsque l’accident provoque des vomissements, une perte de conscience ou une désorientation, rendez-vous immédiatement à l’hôpital.

Il est important d’observer si un morceau de dent est manquant ou si une dent est sortie et se déplace. Il faut également faire attention à ce qu’il n’ait pas de dents mal placées ou qui ne peuvent plus mordre. Veillez à ce que l’enfant ne souffre pas d’une douleur suggérant une fracture osseuse.
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L’expulsion d’une dent :
En denture de lait : en cas d’expulsion d’une dent de lait, ne vous précipitez pas pour la retrouver. Le praticien ne pourra pas la replacer. Commencez par rincer la bouche à l’eau et à rassurer l’enfant. Appliquez ensuite une compresse sur la zone d’expulsion afin d’arrêter le saignement.
En denture permanente : à l’inverse, il vous faudra rapidement retrouver la dent expulsée. Ne pas la nettoyer ni la rincer à l’eau. Veillez à tenir la dent par la couronne (la partie visible en bouche) afin de conserver sa vitalité, puis placez-la dans un pot contenant du lait UHT, de la salive du blessé ou du sérum physiologique.
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La dent cassée ou fêlée :
Dans l’éventualité où le choc a fracturé ou fêlé une ou plusieurs dents, commencez par apaiser les douleurs de la personne concernée. Si des fragments de dents sont tombés, pensez à les récupérer. Conservez-les également dans du lait UHT, de la salive ou du sérum physiologique.
Tout accident dentaire peut aussi occasionner une souffrance morale et psychique pour plusieurs raisons :
• la sidération liée au choc reçu,
• le traumatisme du choc en lui-même (surtout lorsqu’il s’agit de sévices corporels),
• la peur de perdre l’organe dentaire,
• les inquiétudes liées au préjudice esthétique.

Un coup sur la bouche signifie, tant pour la personne qui le subit que pour ses proches, un épisode de tension et d’inconfort.
Il y a souvent de la douleur, du sang et des pleurs, ce qui entraîne de l’anxiété et de la nervosité.
Essayez de rester calme et de prendre les choses en main permet de prendre les bonnes décisions nécessaires. N’agissez pas de manière anxieuse, désespérée ou en criant ; le calme vous sera d’un grand secours.
Quelle prise en charge ?
Dans tous les cas de figure, appelez rapidement votre chirurgien-dentiste pour prendre rendez-vous en urgence. Chez l’enfant, il est fortement conseillé de prendre contact au plus vite chez un pédodontiste – spécialiste de la dentisterie pédiatrique.
N’hésitez pas à interroger le cabinet sur les gestes d’urgence à adopter pour éviter les complications.

Parfois, il peut sembler qu’il n’y ait pas de blessures majeures, mais un professionnel saura détecter des troubles imperceptibles à l’œil nu. Il réalisera un examen approfondi et des radiographies dentaires dans le but d’évaluer l’implication des os ou des racines. Mais aussi après l’examen clinique, le praticien rédigera un certificat médical initial, facilitant une prise en charge des assurances.
Ainsi, le chirurgien-dentiste est celui qui détermine la gravité du cas, les traitements les plus appropriés et les points de contrôle nécessaires.
Comment réduire le risque de traumatisme dentaire ?
Au quotidien, quelques habitudes simples à adopter permettent de limiter les risques de traumatisme dentaire :
• Les enfants ne devraient jamais jouer, marcher ou courir en ayant un objet (ni même la brosse à dents) dans la bouche.
• Évitez que votre enfant ne suce ses doigts, son biberon ou sa tétine de façon exagérée au-delà de 3 ans, car des malpositions dentaires risquent d’apparaître.
• Lors de la pratique d’une activité physique ou à risques, pensez à équiper l’enfant de protections adaptées (port du casque pour le vélo, d’un protège-dent pour les sports de combat…)
• Empêchez-le d’utiliser ses dents pour ouvrir les paquets, les bières ou couper les fils…
Un bon suivi bucco-dentaire bi-annuel est essentiel. Les personnes qui présentent des dents antérieures positionnées de manière proéminente, par exemple, sont exposées à un risque important de traumatisme dentaire en cas de choc.
Un suivi orthodontique permet de contribuer à prévenir des graves conséquences en cas d’accident.

Cet article a été rédigé par Dr Marie Dacquin, chirurgien-dentiste spécialisée en pédodontie.
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