Allongement de couronne clinique par égression orthodontique de la racine d’une incisive latérale supérieure, suivie d’une correction gingivale
Orthodontie Par Lucile CORNET-VERNET, Anne-Emmanuelle GUILLOT le 13-12-2002Observation clinique. Monsieur S. âgé de 27 ans, consulte son chirurgien-dentiste pour une carie très profonde sur 22. La dent doit être dépulpée. Le rebord dentaire sain se trouve très sous gingival, et ne permet pas à la reconstitution de respecter l’espace biologique.
Monsieur S. âgé de 27 ans, consulte son chirurgien-dentiste pour une carie très profonde sur 22. La dent doit être dépulpée.
Le rebord dentaire sain se trouve très sous gingival, et ne permet pas à la reconstitution de respecter l'espace biologique.
Le patient est adressé en parodontie pour un allongement de couronne clinique.
L'examen clinique révèle :
- une inflammation gingivale en rapport avec la couronne résine,
- le collet de 22 est apical à la ligne des collets 21-33
- la quantité de gencive en regard de 22 est faible (< 3 mm)
- la quantité de gencive attachée est faible (< 1 mm)
Décision thérapeutique
La restauration de l'espace biologique doit se faire par traction orthodontique. L'égression orthodontique consiste en l'application d'une force modérée et continue qui étire les fibres desmodontales sans rupture et provoque un déplacement coronaire de la racine, de la gencive marginale et de l'os sous-jacent. Le parodonte (os, ligament et gencive) accompagne le mouvement.
L'égression est d'au maximum 1 mm par mois.
Avantages de ce choix par rapport à une technique d'élongation coronaire chirurgicale :
- esthétique préservée en évitant d'apicaliser le niveau gingival,
- gain de tissu gingival (car la gencive suit la dent)
- économie de tissu osseux sur les dents voisines (penser qu'un futur implant est toujours possible)
- obtention d'un meilleur rapport couronne/racine.
Après stabilisation, une correction chirurgicale des tissus marginaux est souvent nécessaire (en raison de l'égression dent-parodonte) afin de ménager un espace suffisant et harmonieux entre le rebord osseux, le rebord dentaire et le contour gingival.
Une phase de contention aussi longue qu'aura duré l'égression est indispensable.
Plan de traitement
1. Egression orthodontique de 22 :
J1 : Pose des bracketts céramiques de 13 à 24 avec un arc en Nickel-titane dd .014 « esthétique ».
Chaque mois : Meulage de la dent provisoire, changement d'arc, réalisation d'une marche d'égression ou recollement du brackett le plus gingivalement possible. La force d'égression est relativement constante et de faible intensité.
Elle a été réalisée par le chirurgien-dentiste aux limites maintenant accessibles et restera en place pendant toute la période de contention nécessaire au remodelage osseux et gingival.