
Le Conseil National de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes et le Pôle patient
Vie du cabinet Par ONCD le 02-09-2016C’est là un truisme, toutes les initiatives tendant à favoriser le dialogue entre soignants et patients sont opportunes. Un truisme certes, mais toujours utile à rappeler et mieux encore à mettre en œuvre !
Dans une telle optique, il faut saluer le lancement, sous l’égide du CNOCD, d’un Pôle patient. Un tel lancement n’est pas une surprise. Dès après son élection en juin 2015 à la présidence nationale de l’institution, le docteur Gilbert Bouteille l’avait annoncé dans sa feuille de route (point n° 5).
Sous la présidence du docteur Christian Winkelmann, conseiller national, le Pôle patient a pour objectif de… « placer le patient au cœur des préoccupations de l’Ordre… » et permettre un dialogue entre les parties.
Comment mieux prendre en compte les besoins et les attentes de la patientèle ? Comment faciliter l’accès aux soins des plus fragiles, patients âgés, personnes démunies, personnes handicapées, patients atteints de pathologies chroniques ou souffrant d’une addiction… ?
Les premiers échanges tenus au début de l’été dans les locaux du Conseil National avec plusieurs associations de patients ont tout d’abord permis de clarifier un point précis ; celui lié à l’opération de « testing » réalisée en 2015 par l’association Aides auprès de chirurgiens-dentistes. Nombre d’entre eux avaient plus ou moins formulé leur refus de délivrer des soins à des patients porteurs du VIH ce dont l’Ordre s’était immédiatement et vivement ému*.
Au cours de la réunion, le docteur Winkelmann a rappelé à ses interlocuteurs ce qui constitue l’éthique même de l’art du soin (et une disposition de droit) : l’interdiction de toute discrimination à l’égard de quiconque.
De nombreuses pistes ont été ouvertes parmi lesquelles l’information au patient en matière de prise en charge. La loi y oblige certes le praticien***, mais comment améliorer la procédure ?
Dans un autre domaine, pas de débat envisageable entre patients et soignants sans que soit abordée la question de la prévention ! Ici tout est affaire de pédagogie mais aussi de relais étatiques alors qu’au niveau de l’Education Nationale le programme M’T dents développé dans les écoles a été hélas abandonné.
Enfin, l’idée d’une liste de cabinets accessibles consultable dans les mairies a été émise par les représentants présents tandis que l’association des paralysés de France prônait la conception universelle des équipements professionnels afin de les adapter à toutes les morphologies.
Le Pôle patient a valeur d’initiative prometteuse. Et au-delà même de l’objectif poursuivi, en retour il devrait favoriser une correction de l’image du chirurgien-dentiste, loin de celle, tronquée, que trop de médias s’attachent régulièrement à véhiculer.
* Ordre National des Chirurgiens-Dentistes – La Lettre ; Juillet-Août 2016 – Le lancement du pôle patient ; pages 4 à 7
** Ordre National des Chirurgiens-Dentistes – La Lettre ; Juillet-Août 2015 – Intolérables refus de soins aux patients VIH ; page 14 à 16
*** Article L. 1111-3 du code de la santé publique
Par Jean Vilanova, juriste expert La Médicale