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L’anesthésie transcorticale en endodontie

Endodontie et micro-chirurgie Par Benjamin BOUBLIL le 24-06-2024

L’anesthésie endodontique nécessite une attention plus particulière dans un cas de pulpite en secteur mandibulaire postérieur.

 

 

Dans la situation clinique exposée par le Dr Benjamin Boublil en vidéo, le patient doit se faire dévitaliser la 46 et la 47 qui présente une pulpite.
Celui-ci s’est rendu chez son chirurgien-dentiste la veille, malheureusement, il semblerait qu’une anesthésie tronculaire et une anesthésie intraligamentaire n’aient pas été efficaces. Il n’y a aucune raison de douter des compétences du praticien de notre patient, nous allons donc essayer autre chose : une anesthésie transcorticale.

 

L’anesthésie transcorticale

Cette technique consiste à administrer la solution anesthésique dans l’os spongieux, par un abord à travers la corticale. C’est-à-dire à proximité de l’apex.
L’anesthésie transcorticale n’est pas nouvelle, il s’agit du même principe que le Quicksleeper (Dentalhitec). Le scanner nous permet de définir le point d’injection, au plus proche des apex, et de mesurer l’épaisseur de la corticale. Dans cet exemple : 12 mm de hauteur et 4 mm d’épaisseur.

 

Les étapes de traitement

Le patient est très tendu, c’est pourquoi nous anesthésions la gencive marginale pour sonder. Nous plaçons notre repère à 12 mm entre les deux dents, nous pointons puis anesthésions la muqueuse.
Pour cela, nous utilisons un foret (Steco) de 1 mm de diamètre et 21 mm de longueur, il s’agit du court. Nous devons passer à travers 4 mm de corticale et 1 mm de gencive, c’est pourquoi nous plaçons un stop à 5 mm.
Une fois que nous sommes bien placés perpendiculairement à la table osseuse, nous pouvons forer.
Le stop en rotation nous aide à centrer le point d’injection, comme une cible. Nous pouvons ensuite prendre une aiguille normale, reprendre notre axe d’insertion et d’injecter la solution anesthésique.

 

Le temps de s’installer, l’anesthésie a déjà pris, sans besoin d’en ajouter ailleurs.

 

En distal, on retrouve le crochet apical vu au scanner. La dent n’étant pas facile, nous utilisons le système FQ (Komet) : d’abord le glider, ensuite une lime 4% / 20 mm, celle-ci se déforme bien et ne génère pas de fracture. Puis, nous utilisons une lime 4% / 25 mm et nous finissons la préparation à 6% / 25 mm. Le traitement thermique de ces limes permet de gérer, sans angoisse, les canaux très courts.
Nous répétons l’opération en médial. Une négociation à la lime 10, puis 4% / 20 mm, 4% / 25 mm et enfin 6% / 25 mm. On passe ensuite à l’obturation à chaud.

 

Nous pouvons maintenant nous occuper de la 46 qui est toujours bien anesthésiée, grâce à l’Eddy (Dentsply Sirona) qui est un instrument d’activation d’irrigation. En activant en mésio-lingual, nous faisons remonter du tissu pulpaire calcifié en mésio-vestibulaire. Cet instrument n’est pas du tout agressif et très efficace.
Sur le scanner postopératoire, on peut vérifier le trajet du passage du foret Steco atraumatique.

 

Un autre exemple

Nous pouvons également analyser un second cas clinique où l’anesthésie était impossible sur une 37. Cette fois-ci, l’absence de 36 donne plus de liberté pour le point d’entrée.

Le point d’injection serait par exemple à 11 mm de la crête, sur 4 mm de profondeur. Nous anesthésions la gencive superficiellement dans la zone de trépanation et plaçons le stop à 5 mm.

Le foret casse, bien sûr ce n’est pas grave, nous récupérons le fragment. Comme nous n’en avons pas d’autre sous la main, nous utilisons un foret implantaire de 2 mm pour réaliser notre accès et l’anesthésie transcorticale. Concrètement, on peut utiliser n’importe quel foret pour percer la corticale, mais le Steco de diamètre 1 mm est moins traumatisant pour la gencive.
Ensuite, nous utilisons le système Flexi Gold à 3% (Valdental) qui est très conservateur.

 


 

Cet article vous est proposé par le Dr Benjamin BOUBLIL.

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