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6 erreurs à ne pas commettre en endodontie

Endodontie et micro-chirurgie Par Benjamin BOUBLIL le 24-03-2025

L’endodontie, discipline exigeante et précise, repose sur des gestes minutieux et une compréhension approfondie de l’anatomie dentaire. Pourtant, même les praticiens expérimentés peuvent tomber dans certains pièges qui compromettent le succès des traitements. Dans cet article, le Dr Benjamin Boublil nous explique les erreurs les plus courantes en endodontie et les bonnes pratiques pour les éviter.

 

 

Erreur 1 : pousser ou forcer

L’une des erreurs les plus fréquentes en endodontie est de forcer ou de pousser lors de l’instrumentation. En insistant, vous risquez de perforer ou de casser vos instruments. Ce n’est jamais une bonne idée.
La méthode recommandée est de travailler en retrait tout en brossant doucement les parois pour permettre à votre instrument de progresser progressivement vers l’apex.

Mais que faire si cela ne passe pas ? Dans ce cas, optez pour une instrumentation manuelle pour renégocier le canal et retrouver le bon trajet. Combinez manuellement et mécaniquement si nécessaire : en général, lorsque la lime manuelle passe, les autres instruments suivent facilement. N’hésitez pas à poser des questions en cas de doute !

 

Erreur 2 : traiter sans analyser

Travailler sans planification préalable est une erreur majeure. En endodontie, chaque acte doit être minutieusement réfléchi, tant sur le plan biologique que clinique.

Par exemple, lors du traitement de cette prémolaire avec une pulpe rétractée, il est inutile de toujours réaliser un scanner. Une observation clinique attentive suffit souvent.

erreurs à ne pas commettre en endodontie
erreurs à ne pas commettre en endodontie

Tracez l’axe principal sur la face vestibulaire avec un marqueur et évaluez la profondeur entre la cuspide et la chambre grâce à une radiographie rétro-alvéolaire. Marquez cette profondeur sur votre fraise boule pour accéder à la chambre pulpaire de manière précise. Une telle préparation évite des complications, comme un instrument cassé à cause d’une cavité d’accès mal conçue.

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Erreur 3 : attendre avant d’assurer l’étanchéité coronaire

Une autre erreur fréquente est de ne pas sceller rapidement la dent après le traitement. Laisser un cavit pendant de longs mois expose le canal à une recolonisation bactérienne, compromettant ainsi le succès de votre traitement.

Si vous êtes satisfait du pronostic, procédez immédiatement à la restauration définitive. Sinon, optez pour une temporisation bien pensée : en plaçant un inlay-core et une prothèse provisoire ou en utilisant une boulette de coton ou de téflon, scellée avec un composite, pour garantir l’étanchéité. Une fois ces étapes réalisées, vous pourrez attendre aussi longtemps que nécessaire.

 

Erreur 4 : ne pas écouter ses instruments

Chaque instrument fournit un retour d’information crucial. Si, après son utilisation, votre lime est détourée ou usée, ne la réutilisez pas. Un instrument fragilisé risque de casser, ce qui pourrait engendrer de longs travaux de retraitement.

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Prenez donc le temps d’observer l’état de vos instruments pour anticiper tout problème. Mieux vaut prévenir que réparer !

 

Erreur 5 : croire qu’il n’y a pas de MV2

Penser qu’une molaire maxillaire n’a pas de deuxième canal mésio-vestibulaire (MV2) est une erreur courante. Il est presque toujours présent, mais parfois difficile à localiser.

Un dentiste en Alabama a nommé son bateau “le MV2” pour souligner l’importance (et les revenus !) de ce canal souvent négligé. Souvenez-vous qu’il est toujours là et si vous ne le trouvez pas, continuez à chercher.

(Dans cette vidéo « Le MV2, the usual suspect », le Dr Benjamin Boublil explique comment le localiser et le traiter efficacement).

 

Erreur 6 : avoir peur du Solupred

Sur le plan de la prescription, beaucoup hésitent à utiliser le Solupred (cortisone) en endodontie. Pourtant, la douleur intense liée à une inflammation nécessite souvent un traitement anti-inflammatoire.

Prescrire des antibiotiques seuls ne soulage pas réellement vos patients. En revanche, associer cortisone et antibiotique agit sur l’inflammation (la cause) et potentialise l’efficacité des antibiotiques.

Si vous craignez un risque infectieux, accompagnez toujours la cortisone d’un antibiotique pour éviter toute complication. Résultat ? En moins de 24 heures, votre patient est soulagé, et vous évitez une intervention en urgence dans des conditions difficiles.

 

En conclusion

Ces erreurs sont autant de pièges à éviter pour garantir la réussite de vos traitements endodontiques. Avec une approche réfléchie et des gestes précis, vous maximiserez vos chances de succès tout en assurant le confort de vos patients.

 


 

Cet article vous est proposé par le Dr Benjamin BOUBLIL.

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