Intelligence artificielle en dentisterie : des avancées et des challenges
Numérique, Publi-communiqué Par Allisone le 10-01-2022Introduction
L’Intelligence Artificielle (IA) se déploie dans la santé et le domaine dentaire. Elle semble particulièrement propice pour faciliter le travail des praticiens, améliorer la précision de leurs diagnostics mais aussi la compréhension des traitements et l’adhésion des patients.
Où en sommes-nous en France et quels sont les challenges que cette technologie doit encore relever ?
Si elle connaît un essor significatif depuis une décennie, l’intelligence artificielle est une notion qui a vu le jour dès les années 1950, grâce au mathématicien Alan Turing. Concrètement, l’IA est la mise en œuvre de technologies pour permettre aux machines d’imiter une forme d’intelligence réelle. Elle utilise notamment des réseaux de neurones artificiels constitués de serveurs, qui permettent de traiter de lourds calculs au sein de gigantesques bases de données. De Google à Microsoft, d’Apple à IBM et Facebook, toutes les grandes entreprises du monde informatique planchent aujourd’hui sur les problématiques de l’IA et tentent de l’appliquer à des domaines bien ciblés, et notamment à la santé.
L’IA dans la santé : où en est la France ?
À n’en pas douter, l’IA va modifier le secteur de la santé en profondeur dans les années à venir. En 2020, au niveau mondial, ce marché s’élevait, selon le rapport de l’institut ReportLinker(1), à 4,9 milliards de dollars. Ce même rapport prévoit une croissance du marché de 50% par an pour atteindre, à l’horizon 2026, 45 milliards de dollars. Une hypercroissance bien entendu liée à la quantité de solutions innovantes qui émergent chaque année. Et la France n’est pas en reste ! Selon le recensement de BPIFrance(2), 191 startups planchaient sur des applications liées à l’IA et à la santé en 2020, contre 102 en 2019.
Face à l’enjeu, l’État français sait qu’investir massivement dans le développement de l’intelligence artificielle est indispensable. Les efforts publics pour financer la recherche en IA(3), annoncés par le ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Frédérique Vidal en octobre 2021, sont donc relativement conséquents : pour les cinq années à venir, une enveloppe de 2,2 milliards d’euros (dont 1,5 milliard de financement public) sera consacrée au développement d’applications liées à l’IA.
En matière de santé plus particulièrement, les enjeux et les avancées sont nombreux et la France bénéficie d’indéniables atouts : en plus de ses compétences en mathématiques et en data science (la science des données), l’Hexagone dispose d’un système de santé centralisé, qui offre donc un accès facilité à de nombreuses données.
De la médecine préventive au diagnostic médical, les enjeux vont du bien-être des citoyens, à une meilleure efficacité des services de soins (associées, dans ce domaine, aux dépenses de l’État), sans oublier une plus grande égalité face à l’accès aux soins.
L’IA dans le domaine dentaire : des applications déjà nombreuses
Dans le domaine dentaire plus spécifiquement, les applications liées à l’IA sont nombreuses et facilitent d’ores et déjà la vie de nombreux dentistes.
L’IA dans l’aide au diagnostic
Elles aident notamment au diagnostic : grâce à l’utilisation de réseaux neuronaux profonds entraînés sur des millions d’images radiographiques dentaires, elles fournissent aux praticiens une seconde lecture des clichés. À l’instar de la startup française Allisone, ces applications lui soumettent, en une seconde, un rapport détaillé de l’état de santé bucco-dentaire d’un patient. À la clé, un diagnostic plus rapide et plus précis (des études montrent que l’IA permet de détecter 30 à 50% de pathologies potentielles supplémentaires qu’une observation de praticien expérimenté), et une compréhension facilitée, pour le patient, du plan de traitement déployé par son chirurgien-dentiste.
L’IA pour améliorer le pilotage du traitement orthodontique
Le développement de l’IA en dentisterie est particulièrement prometteur dans le domaine de l’orthodontie, où elle est mise en œuvre tout au long du processus. Des algorithmes génétiques aident au diagnostic en prédisant la taille des dents non érigées ; les modèles virtuels et les scan 3D permettent d’évaluer les anomalies dentaires et les anomalies crânio-faciales (permettant de préciser les dispositifs tels que les gouttières et de personnaliser l’approche thérapeutique). Ces outils peuvent être combinés à des applications qui permettent l’analyse à distance de la santé des gencives et de l’état de l’appareillage grâce à des photos de leur bouche envoyées par les patients à leur praticien. L’IA permet ainsi au praticien de donner une réponse adaptée à son patient : doit-il passer au cabinet ou pratiquer lui-même un geste sans avoir à se déplacer ? Au-delà du gain de temps et de l’amélioration du suivi, ce type d’applications permet de soutenir la motivation du patient dans le suivi de son plan de traitement.
L’IA pour des diagnostics précoces et la consultation à distance
Parmi les autres applications liées à l’intelligence artificielle au service de la santé bucco-dentaire, citons également celles qui permettent une détection des cancers buccaux, y compris à un stade précoce, avant même qu’ils ne soient confirmés ou visibles à l’œil nu.
Et ces applications permettant la pré-consultation rapide à distance : les patients n’ont qu’à décrire leurs symptômes et leurs douleurs à un chatbot, qui sait évaluer le niveau d’urgence et les envoie vers le praticien adéquat, en fonction des soins à prodiguer.
Les challenges à relever pour le développement l’IA en dentisterie
Le développement des applications reposant sur l’IA est donc particulièrement prometteur en dentisterie. Mais pour se déployer pleinement, il doit encore surmonter certains obstacles.
Parmi ceux-ci : la disponibilité des données, qui reste encore limitée. Or, on le sait, si les données prises en compte par l’IA sont parcellaires, cela peut induire des biais dans les solutions proposées. Pour encadrer la collecte et l’exploitation des données, l’UE planche actuellement sur la définition d’un cadre réglementaire qui permettra aux startups de développer leur activité sur des bases saines et cohérentes. De son côté, la France s’est dotée, dès 2018, du Health Data Hub(4), qui accompagne les porteurs de projet en matière d’IA et de santé en veillant au respect des droits des citoyens.
Le challenge de la régulation des risques éthiques
Le problème ne réside en effet pas tant dans la technologie elle-même que dans la manière dont on participe, ou non, à réguler les risques éthiques associés. Surmonter cet obstacle passe notamment par un élargissement de l’information du patient : le professionnel doit lui indiquer si sa proposition de traitement s’appuie sur une recommandation de l’Intelligence artificielle. Mais il doit garder à l’esprit que les informations délivrées par l’IA sont indicatives et qu’il reste bien seul maître et unique décisionnaire dans sa prescription. L’IA ne remplacera pas le praticien !
Convaincre patients et praticiens
Les applications liées à l’IA en santé ne commencent réellement à se déployer que depuis trois ans. Leur développement est bien sûr lié à l’adhésion des patients et, plus encore, à celle des praticiens. Certains, forts de 15 à 20 années d’expérience, ne sont a priori pas convaincus de la valeur ajoutée que ces solutions peuvent apporter à leur pratique. S’il est peu probable que tous se laissent séduire, nul doute que, d’ici trois à cinq ans, l’IA intégrera la quasi-totalité des nouveaux cabinets dentaires. C’est en tout cas la conviction de Lionel Elbaz, chirurgien-dentiste et fondateur d’Allisone, à qui plus d’un millier de dentistes et de centres dentaires font d’ailleurs déjà confiance.
Références bibliographiques
(1) Artificial Intelligence in Healthcare Market by Offering, Technology, Application, End User and Geography
reportlinker.com
(2) Nême M. – Panorama des startups santé françaises utilisant l’IA
lehub.bpifrance.fr
(3) Vitard A. – Intelligence artificielle : Un plan à 2 milliards d’euros pour former et attirer des talents
usine-digitale.fr