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Préserver nos bactéries pour préserver notre santé ?

Étude Par Martine Bonnaure-Mallet le 01-06-2017

A la suite des travaux largement connus sur le microbiote intestinal, le microbiote buccal commence à être exploré grâce aux nouvelles technologies de séquençage. A la clé, de précieux enseignements sur les communautés de microorganismes qui cohabitent avec nous, les déséquilibres qui peuvent expliquer des pathologies (1) et in fine comment les traiter.

(Les communautés de microorganismes)
La diversité du microbiote buccal est impressionnante, puisque plus de 700 espèces bactériennes ont été répertoriées, même si chacun d’entre nous héberge 150 à 250 espèces. Chacun a son propre microbiote buccal.

Les facteurs de déséquilibre du microbiote buccal responsables des pathologies sont en relation avec la vie moderne. Ainsi, l’alimentation, la consommation de tabac (2), l’antibiothérapie, l’absence d’hygiène bucco-dentaire et le stress induisent un état dans lequel l’écosystème finement régulé n’est plus en équilibre (3)

Plusieurs travaux ont montré les différences de composition du microbiome salivaire d’individus exempts de pathologies bucco-dentaires versus la composition des microbiomes salivaires de malades atteints de caries ou de maladies parodontales. Les résultats montrent que ce sont des consortia de bactéries qui vont définir l’équilibre ou le déséquilibre. L’étude de Meuric et collaborateurs (en cours de publication) (4) précise que certains genres sont fréquents (jusqu’à 95% des échantillons / microbiote) dans la santé bucco-dentaire ou la maladie parodontale. Cette étude montre qu’il est permis aujourd’hui de calculer les rapports bactériens (c’est-à-dire les ratios des bactéries qui autorisent l’équilibre ou au contraire conduisent au déséquilibre) pour qualifier un microbiome buccal : sain ou pathologique.

Dans ce même contexte et pour la première fois, à notre connaissance, en utilisant les nouvelles techniques de séquençage, l’étude de Adams et collaborateurs (2017) (6) est allée au delà de la description de la composition du microbiome à un temps donné. Les auteurs démontrent avec brio dans une étude in vivo, conduite chez 111 patients sains pendant 14 semaines, des modifications du microbiome de la plaque après utilisation d’un dentifrice fluoré contenant des enzymes et des protéines versus un dentifrice fluoré classique.
Un dentifrice contenant des enzymes et des protéines favorise ainsi l’installation d’une communauté bactérienne en équilibre et donc compatible avec la santé bucco-dentaire, en comparaison avec le dentifrice fluoré classique qui ne restaure pas cet équilibre. L’addition d’enzymes et de protéines contenus dans un dentifrice fluoré permet l’installation d’une pellicule exogène acquise présentant des sites spécifiques d’adhésion de bactéries compatibles avec la santé bucco-dentaire comme le montrent in vitro Heller et collaborateurs (2017) (7).
L’hygiène bucco-dentaire biquotidienne avec un dentifrice fluoré contenant des éléments naturels salivaires est donc un atout gagnant pour préserver son capital dentaire et parodontal, respectueux de l’écologie buccale dont nous sommes naturellement dotée. Un art de soin pour un bien – ou mieux- être.


Références 
1. De Palma G, et al. J Physiol 2014; 592:2989–2997;
2. Thomas AM, et al. BMC Microbiology 2014; 14:250;
3. Marsh PD. J Oral Microbiol. 2015 Sep 18;7:29128
4. Meuric V et al. In preparation
6. Adams et al. Scientific Reports 2017 7:43344
7. Heller D, et al. Journal of Dental Research 2017, Vol. 96(4) 437– 443

Cet article vous est proposé par Zendium.

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