Claudia da Silva, assistante dentaire, partage avec nous son expérience du burn out.
Le burn out est-ce que ça existe ? Oui ça existe… Je l’ai sentie un jour… L’impuissance de mon corps face à mon mental complétement épuisé, anéanti…
Pourquoi ces habitudes destructrices ? On s’accroche à des journées types et tellement bien rodées qu’on ne se rend même pas compte qu’il est là… Nous tirant vers le bas… vers l’effondrement physique et psychologique !
De plus en plus, je constate que beaucoup d’assistantes dentaires sont au bout du tunnel, complètement désemparé(e)s et dépourvu(e)s de tout genre de motivation… Le burn out frappe de plein fouet notre métier et le manque d’informations mène souvent les victimes à l’isolement, le renfermement ou pire encore. La tristesse les entoure tous les jours… On se réveille en vomissant notre mal être. La route devient sans objectif.
Ce métier tellement prenant et peu reconnu nous chemine, souvent, à des frustrations répétitives. Des journées à rallonge, des patients mécontents, des pannes à résoudre, des mots mal placés… ! On passe sans cesse d’assistant(e) dentaire à psychologue, modérat(eur)rice, technicien(ne) et au moins que rien !
Il est urgent de parler à quelqu’un. Confiez votre douleur à un(e) ami(e), un inconnu peu importe mais sortez du silence. Vous n’êtes pas seul(e) !
Même si nous aimons notre métier, n’oublions pas que souvent nos familles sont là et que la plupart du temps, passe en deuxième plan… comme si le travail devenez l’élément primordial de notre vie !
Et surtout, et avant tout, il y a vous. La personne la plus importante à soigner et à chérir. Ne laissez jamais personne ni rien vous faire croire le contraire !
Aucune profession, aucun supérieur hiérarchique, collègue ni quiconque a le droit de vous rabaisser, de vous blesser.
La majorité des assistant(e)s dentaires que je connais changent, malgré leur amour, de métier. Des excellent(e)s assistant(e)s avec des parcours extraordinaires ! Je me souviens d’être totalement admirative de leurs parcours et vous savez quoi ? Elles affrontent des situations extrêmement compliquées. Mais par-dessus tout elles arrivent à « crier » leur malheur, à chercher de l’aide et se sortir du burn out plus fortes et plus confiantes !
Selon l’HAS (Haute Autorité de Santé) le burn out est un état d’épuisement physique, émotionnel et mental résultant d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel.
Pour mieux vous aider à déceler le plus tôt possible les symptômes du burn out, lisez attentivement la liste qui suit :
• Sentiment de fatigue intense et épuisement (qui ne disparaît pas avec les congés, week-end ou repos);
• Sentiments négatifs et cyniques liés au travail ;
• Efficacité professionnelle réduite ;
• Irritabilité ;
• Troubles du sommeil ;
• Des oublis ;
• Sentiments de dévalorisation ;
• Sentiment de « vide ».
Le burn out arrive sans que nous soyons conscients, du au sur-engagement professionnel. Cet engagement commence à prendre une place trop important au niveau familiale et sociale. L’anxiété grandi petit à petit par le sentiment de ne plus être « à la hauteur » se répercutant par une augmentation graduelle de la volonté de travailler encore et encore.
Les individus deviennent détachés, négatifs et indifférents jusqu’à que ça déborde au niveau de leurs vie privé. On se renferme de plus en plus. On souffre atrocement en silence… Le burn out est là !
L’effondrement survient après plusieurs années de souffrances « cachées ». Un matin notre corps refuse totalement de se bouger. La dépression nous submerge !
Le traitement est long. La prise en charge se fait par étape : le repos avant tout, thérapie de reconstruction de l’identité et accompagnement dans la reconstruction professionnelle ou aide dans la reprise du travail.
• Repos : un arrêt de travail de plusieurs mois est souvent nécessaire pour déclencher le processus de guérison;
• Thérapie : l’accompagnement par une psychothérapie est très recommandé, les antidépresseurs et anxiolytiques sont prescrits si le médecin l’estime nécessaire. Les thérapies alternatives sont fortement conseillées telles que la sophrologie, la relaxation, la respiration consciente, la méditation, ainsi que la reprise d’une activité physique.
• La reprise du travail se déclenche de façon progressive, précédée par une consultation de la médecine du travail, et en accord avec l’employeur de façon à trouver les aménagements nécessaires.
Vous vous demandez surement comment éviter un burn out ? Mon conseil est vraiment de réfléchir à ce qu’il vaut vraiment la peine ! Un travail reste un travail ! Ecoutez votre corps et ses signes d’alarme.
Ne vous soumettez pas à des mots destructeurs, à des comportements psychotiques. Nous méritons tous mieux que cela !
Trouvez la lumière au bout du tunnel que vous fera rebondir et renaître !
Soyez fier(e)s de ce que vous êtes. Un être humain à part entière qui mérite le respect, la tolérance et la reconnaissance. Respectez vos valeurs et vos besoins. Trouvez l’essence de votre existence et ce qu’il vous fait vibrer !
Je vous laisse avec une phrase qui mérite réflexion :
« La fatigue, quand elle est mauvaise, c’est qu’elle vous dit simplement que vous n’êtes pas à votre juste place. Que vous êtes en train de faire quelque chose d’insensé à un endroit où vous n’avez pas à être. Alors vous luttez contre vous et vous devenez votre propre destructeur parce que vous essayez vaille que vaille, parce qu’il faut vivre. Et vous êtes progressivement privé de cette substance naturelle qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue. » Auteur inconnu
Je tiens à remercier Véronique pour son aide précieuse et aux Ad du groupe Facebook « Assistantes Dentaires : Souffrance au travail et Epuisement professionnel » qui m’ont aussi inspiré pour la réalisation de ce texte ! Ensemble nous sommes plus fort(e)s !
Claudia da Silva
« La simplicité de mes mots est là pour toucher le plus grand nombre ! »