Les Chroniques de PAL #2 – Litige

Par Les Chroniques de PAL le 21-03-2017

Dans la vie d’un chirurgien-dentiste, il y a des hauts, des bas, des prises de têtes et des coups de cœur. Mais il y a aussi beaucoup d’humour ! Les Chroniques de PAL, c’est justement ces petits moments de la vie d’un confrère qui prend la vie au 3ème degré, avec une plume acérée, des propos très imagés et une passion certaine. Régulièrement le Dr PAL nous fera l’honneur de partager avec nous ses “Cas cliniques”, pour notre plus grand sourire !

Les Chroniques de PAL

Au début, forcément, ça me lancine en profondeur le parasympathique. Mais finalement, j’aime bien quand le pisse-froid me cherche des crosses. Cela me permet, en deux temps, trois mouvements et quatre arguments, d’envoyer péter l’atrabilaire qui, en général, a commencé à beugler avant d’avoir réfléchi.

Tiens, pas plus tard que l’été dernier, un pauvre gonze à qui on réclamait 80 zeuros depuis dix mois nous briefe qu’il « monte un dossier » contre nouzôtes. Oh, la belliqueuse entreprise! Oh le fourbe coup de Jarnac ! Tu me cherches, scélérat d’égout ? Tu crois me foutre les copeaux ? Foi de Pal , tu t’en mordras les dents !

Et quels sont donc les motifs capillo-tractés qui amènent ce félon à me canarder dans le dos ? Un confrère aimable et solidaire consulté en urgence, diagnostiquant une péture prémolo-radiculaire, lui aurait –restons prudent- doctement exposé que la cause unique du sinistre était clairement identifiée : un malencontreux screw-post en laiton, « erreur de débutant » dixit le sus-dit bon camarade.

Je me marre !

Second prétexte à belligérance, sa mutuelle lui aurait indiqué qu’elle estimait à dix ans la durée « normale » des prothèses qu’elle remboursait ! Comprenez qu’un blème après seulement deux piges, ça signe de facto une faute lourde.

Je pouffe !

Troisième argumentation : s’il a enfouillé sans scrupule l’oseille du remboursement alors qu’il ne nous avait même pas ciglé (on lui avait fait confiance par mégarde), c’est que : « la Sécu me devait bien ça. » !

Je m’esclaffe !

La parole étant à la défense, j’éclate l’imprudent en trois phrases :

Sache d’abord, visqueux procédurier, que Pal n’a pas un seul de ces antiques pitons dorés dans son arsenal depuis deux décennies ! Ici, l’on titanise ! Comme je n’ai jamais touché à cette ratiche, y a gourance ou malveillance.

Apprends par ailleurs, lubrique querelleur, qu’un assureur n’a qu’une seule compétence reconnue : l’invention de subterfuges pour ne pas raquer.

Enfonce-toi enfin dans le bocal, vil chicanier, que la sécu ne te doit pas une pépète, et que c’est bibi que tu as truandé !

N’y vois aucune espèce de menace, mon p’tit pote, mais cogite un brin : que pèserait ton pitoyable « dossier « contre celui qu’un malveillant pourrait monter à ton encontre : escroquage, manœuvres fraudulières, diffamerie envers un service public, détournation de fonds, accusages mensongers, abuserie de confiance, colportement de fausses nouvelles, propos dentistophobes, et j’en passe. Tu sais que ça va chercher loin, tout ça ?

T’as du fion : je suis d’humeur estivale, et la seule idée du rosé frais qui m’attend m’adoucit les sangs. Mais faudrait pas me titiller beaucoup plus, je pourrais vite basculer dans la franche contrariété.

Là-dessus, le Mickey va forcément m’implorer à genoux de l’absoudre. Je suis magnanime. Allez, un « Notre Pal », deux « Je vous salue, Docteur », et ne recommence pas !

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