Accueil >
Se former
> Formation continue >

Le bridge cantilever postérieur dans tous ses états

Esthétique Par Charles TOLEDANO le 10-03-2025

Explication clinique de la pose d’un bridge cantilever par Esthet Practical, formations pratiques en dentisterie esthétique à Strasbourg par les Drs Charles Toledano et Olivier Etienne.

 

Situation initiale

Cette jeune patiente de 20 ans est adressée par son orthodontiste pour définir un plan de traitement prothétique et guider son travail.
On note :
• Une agénésie de 13 et 22
• Une persistance de 53 et 63
• Une 12 riziforme
• La 23 en position de 22

 

Notre objectif est donc de remplacer les 2 dents absentes et de rééquilibrer les formes des 2 incisives latérales.

 

Fig. 01 : situation initiale en fin de traitement orthodontique.

 

Discussion du plan de traitement

Les dents adjacentes aux endentements sont intactes, ce qui contre-indique la réalisation de bridges conventionnels trop invasifs.
Notre choix thérapeutique s’oriente donc entre :
La réalisation de 2 implants en remplacement de 13 et 23
La réalisation de 2 bridges cantilevers postérieurs à une ailette en remplacement de 13 et 23

 

Les bridges cantilevers postérieurs disposent d’un recul clinique faible, mais bénéficient de l’excellent comportement des bridges cantilevers antérieurs et présentent surtout l’avantage d’être peu invasifs. Ils évitent aussi l’inconvénient de la croissance faciale continue qui entraine généralement des décalages verticaux entre les dents naturelles et les implants au fil des années, et quel que soit l’âge du patient.

 

Le rapport bénéfice risque très favorable pour les appuis à une ailette nous pousse donc à envisager dans cette situation :
• Un bridge cantilever en zircone avec appui sur 14 pour remplacer la 13
• Un bridge cantilever en zircone avec appui sur la 23 (en position de 22) pour remplacer la 23
• Une facette en disilicate de lithium sur la 12 riziforme
La zircone est un matériau résistant mécaniquement dans les secteurs postérieurs tout en permettant un collage efficace lorsqu’il est sablé et collé avec une colle à base de 10 Mdp.

 

Fig. 02 : extraction des deux dents de lait.

 

Après dépose de l’appareil, les dents de lait 53 et 63 sont extraites, la 12 riziforme est gonflée en composite et la 23 est modifiée par coronoplastie vestibulaire et composite incisal.

Fig. 03 : gouttière de contention et deux dents manquantes.

 

L’orthodontiste a réalisé une gouttière de contention avec deux dents en résine en remplacement des dents manquantes. L’intrado est rebasé avec du composite pour modeler le futur lit gingival des 2 inters de bridge en 10 jours.

 

Fig. 04 : éclaircissement ambulatoire.

 

Un éclaircissement ambulatoire (Pola Night 10%, SDI) est réalisé pendant 3 semaines à l’aide des gouttières de contention à la demande de la patiente avant d’envisager la réhabilitation prothétique.

Fig. 05 : préparations.

 

Les préparations sont effectuées dans l’émail pour :
un appui occluso-palatin sur 14, après contrôle des zones d’appuis occlusales statiques et dynamiques
une facette vestibulaire sur 12
une facette 360° sur 23

 

Une autre option aurait pu consister à prendre appui sur la 24 et à recouvrir la 23 d’une facette unitaire indépendante. Mais la possibilité de préserver l’émail sur la 23 (du fait d’une légère inocclusion) nous a poussé à préserver la 24 et à opter pour une couronne périphérique collée qui modifie la 23 en 22 et soutient la 23 absente.

 

Fig. 06 : pièces prothétiques du laboratoire Dominique Watzki. Bridge cantilever en zircone 13/14, facette EMax 12 et bridge cantilever en zircone 22/23.

 

Fig. 07 : mise en place du champ opératoire (Nic Tone Heavy, Bisico).

 

Fig. 08 : collage de la facette EMax sur 12 (G-ænial Universal Injectable, GC).

 

Fig. 09 : microsablage de l’intrado des ailettes des bridges cantilevers pendant 3 secondes (AquaCare, Bisico).

 

Fig. 10 : nettoyage des surfaces et décontamination des ailettes en zircone pendant 10 secondes (KATANA™ Cleaner – Kuraray).

 

Fig. 11 : procédure de collage des bridges cantilevers en zircone stabilisés par des clés en résine de positionnement (Panavia™ V5, Kuraray).

 

Fig. 12 : vues finales à 2 semaines postopératoires.

 

Discussion sur le bridge cantilever

Si le choix thérapeutique peut être discuté et discutable, la prise de risque est assez faible. Elle n’empêche pas de revenir à l’option implantaire et n’entraîne qu’une très faible perte tissulaire, essentiellement au niveau de la prémolaire.

Ainsi, hormis le risque financier, cette patiente a pu bénéficier d’un traitement rapide (3 semaines hors éclaircissement), peu invasif et moins onéreux. Un recul clinique et scientifique est cependant nécessaire avant d’envisager leur généralisation.

 


 

Cet article vous est proposé par Esthet Practical.

Prochaine session de formation « Le traitement esthétique antérieur » les 5 et 6 juin 2025. Inscrivez-vous aux cours et travaux pratiques à Strasbourg, en cliquant ici.

 

Photo-auteur-Charles-Toledano

Dr Charles Toledano

Co-fondateur d’Esthet Practical
Docteur en Chirurgie Dentaire
Attaché Hospitalo-Universitaire
Chargé d’Enseignement Universitaire
Coordinateur du DU d’Esthétique du Sourire
CES de Biomatériaux (Strasbourg), CES de Prothèse Fixée (Nancy), CES d‘Odontologie Conservatrice – Endodontie (Nancy)

FavoriteLoadingAjouter aux favoris Partager à un ami
Partager

Envoyer un commentaire