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Correction de diastèmes et gestion d’une agénésie avec des aligneurs

Orthodontie en omnipratique Par David KENZEY le 07-04-2025

Présentation du cas clinique

Une jeune femme de 31 ans, se mariant dans 10 mois, est adressée par son chirurgien-dentiste. Elle souhaite fermer les espaces entre ses dents et optimiser l’esthétique de son sourire : diastèmes antéro-supérieur, agénésie de la 22 et d’une 12 riziforme. La patiente est demandeuse d’une solution discrète.

 

diastèmes, aligneurs, état initial
Fig. 01 : situation initiale.

 

Les objectifs

Pour répondre à la demande de cette patiente, nous allons réaliser :
La fermeture du diastème inter-incisif central.
La réhabilitation de l’espace de la dent 22, afin de la remplacer.
La réhabilitation de la dimension de la dent 12.
L’alignement des dents, maxillaire et mandibulaire.

Cet article se focalise principalement sur l’approche intellectuelle dans le domaine de l’orthodontie par aligneurs (et non sur la partie prothétique réalisée par le chirurgien-dentiste à la suite de la partie orthodontique).

 

Les avantages des aligneurs

Tout plan de traitement en orthodontie par aligneurs doit être concrétisé sous forme d’une rétro-planification digitale. Grâce à celle-ci, nous pouvons notamment apprécier la largeur mésio-distale de chacune des dents, les espaces présents initialement et ceux que nous laisserons en fin de traitement.
Ces visualisations numériques sont également d’une importance capitale dans la communication avec le chirurgien-dentiste en charge de la partie prothétique post-orthodontique.

 

Le diagnostic et le plan de traitement orthodontique

diastèmes, aligneurs, diagnosticAligneurs, diagnosticFig. 02 : photographies endo et exo-buccales du patient, vue frontale et vue du sourire initial.

 

Nous constatons sur la vue frontale que la face mésiale de la dent 11 est centrée sur le plan sagittal médian. De ce fait, la fermeture du diastème entre la dent 11 et la 21 doit être effectuée par la mésialisation de la dent 21 vers la dent 11. Cela contribuera aussi à l’ouverture de l’espace de 22. Enfin, le recouvrement antérieur est compris entre 20 et 25 %.

 

Profils gauche et droit
Fig. 03 : photographies des vues de profil.

 

Du côté gauche, on observe une classe I molaire associée à une classe II canine. L’espace destiné à la dent 22 est réduit, et un diastème est visible entre les dents 23 et 24. Le surplomb est mesuré à 2,5 mm.
Du côté droit, la classe I est présente aussi bien au niveau molaire que canin, avec un surplomb identique de 2,5 mm.

 

diastèmes, aligneurs, maxillaire supérieur et inferieure
Fig. 04 : vues occlusales maxillaires supérieur et inférieur.

 

Au maxillaire supérieur, on observe une Dysharmonie Dento-Maxillaire (DDM) caractérisée par un excès de place dans le secteur antérieur, avec une arcade en forme de U. À l’inverse, au maxillaire inférieur, la DDM se manifeste par un manque de place dans le secteur antérieur, tout en conservant une arcade en forme de U.

 

La réflexion sur la base du panoramique

Sur la radiographie panoramique, il s’avère pertinent d’apprécier les emplacements des apex dentaires des dents à déplacer. En effet, le déplacement en translation pure des dents en mésiale ou en distales est plus difficile à réaliser en gouttière d’alignement, en comparaison avec la version coronaire en mésiale/distale des dents.

 

Radiographie PanoramiqueTéléradiographie de profile
Fig. 05 : radiographie panoramique, téléradiographie de profil et version coronaire de la 23 en distale.

 

L’apex de la dent 23 étant déjà en distal, le déplacement de cette dent sous-entend donc « simplement » une version coronaire de la 23 en distal, et non un déplacement de son apex. En revanche, les apex des incisives centrales supérieures étant en distal, leurs déplacements en mésial, est un mouvement moins prédictible.

 

diastèmes, aligneurs, déplacements
diastèmes, aligneurs, déplacements
diastèmes, aligneurs, déplacements
Fig. 06 : planifications latérales et frontale.

 

Notre logiciel de planification permet d’équilibrer facilement la répartition des espaces restants en fin de traitement, optimisant ainsi la phase prothétique post-orthodontique. L’ajout d’un pontic au niveau de la dent 22, reproduisant sa forme au sein de la gouttière, contribue à dissimuler l’espace qui se crée progressivement au cours du traitement.

Nous souhaitons maintenir la classe I molaire et canine du côté droit. Du côté gauche, la classe I molaire est préservée, tandis que la classe II canine est corrigée par la distalisation de la dent 23 contre la dent 24.

 

Aligneur, attachements verticaux
Fig. 07 : plannification occlusale supérieure.

 

Nous avons fait le choix d’attachements conventionnels verticaux des dents 21 et 11 en linguale dans un but esthétique, afin de faciliter la translation pure mésiale de ces dents, à l’image de deux poignées de porte. La dent 12 étant riziforme, un attachement de type ellipsoïde a été placé pour augmenter la rétention de la gouttière sur cette dent.

Pour réaliser ce plan de traitement, 14 aligneurs à changer toutes les deux semaines ont été nécessaires, soit sept mois de traitement. Un bridge Cantilever pour remplacer la dent 22, avec appui sur la 21, a été réalisé par le chirurgien-dentiste en charge de la partie prothétique. Une facette céramique a été également conçue dans le but d’élargir la dent 12.
Après ces 10 mois de traitement, la patiente a pu se marier avec son nouveau sourire !

 

Aligneur, état final
Cotés gauche et droit, état final
Aligneurs, Maxillaire supérieur et inferieure final
Aligneurs, situation finale
Fig. 08 : situation finale.

 


 

Cet article vous est proposé par le Dr David Kenzey.

Dr David Kenzey, Doctalign

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