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Élimination de la gutta

Endodontie et micro-chirurgie Par Benjamin BOUBLIL le 14-02-2023

 

Aujourd’hui, parlons retraitement endodontique.
La reprise de traitement endodontique est un acte quotidien et l’indication est posée par l’infection de l’anatomie canalaire non instrumentée.
C’est-à-dire des portions du réseau canalaire qui n’ont pas pu être décontaminées et obturé correctement.
Deux difficultés se présentent alors : l’élimination de la gutta de l’obturation de l’échec et l’accès à la portion infectée du canal.

 

L’obturation de l’échec et la portion infectée du canal

Laisser du matériau d’obturation, c’est potentiellement bloquer l’accès à la source du problème d’autant plus que, malheureusement, la gutta n’est pas un mauvais substrat pour les bactéries.
Sur l’exemple de cette 36 l’obturation a l’air dense et le canal distal relativement facile d’accès. Il est possible d’aboutir à une branche non instrumentée en dégageant son entrée avec une fraise endotraceur de chez Komet. La portion coronaire du reste du canal sera gérée avec un Largo.

Ça marche très bien, comme vous le savez, sur les obturations denses et les portions rectilignes. Il conviendrait ensuite de passer le réciproque jusqu’à l’apex. Ceci permet d’enlever le gros de l’obturation et pour ce qui est des petits fragments qui restent derrière, il suffit d’aller les chercher tout simplement avec une lime h25. On rentre, on tourne, on sort.

 

Mais voyons maintenant les options qui s’offrent à nous pour réaliser les étapes que l’on vient de voir.
Il existe des instruments dédiés comme les endo Restart de chez Komet qui portent bien leur nom.
On utilise d’abord une séquence courte de deux instruments : un premier qui est assez rigide, un opener, puis une lime à usage unique à 5% de conicité qui s’avère intéressante parce qu’elle n’élargit pas trop les canaux. Ensuite, il suffira d’aller chercher les excès avec la lime H pour leur élimination.

Le XP Shepard chez Pierre Rolland est une autre option. Il marche très bien sur les cônes flottants, les cônes un peu mobiles qui sortent souvent en bloc. Ici, après préparation de deux canaux de cette 36, il restait un peu de gutta et on pourrait se dire que c’est pas super important et qu’on est loin de l’apex. Mais le fait que le matériau résiste peut être une indication de ramification canalaire.

 

Voyons maintenant les situations où il reste de petits fragments après la préparation.
Tout d’abord, il est pratique de commencer par la désobturation avec un insert ultrasons. On active, on plante, ça ramollie et on peut facilement le retirer.
Puis un passage des limes h25 et h30 servira à l’élimination des petits fragments de gutta avant de passer à l’irrisafe que j’aime beaucoup. Bien pratique, on peut le pré-courber pour arriver carrément directement sur la zone apicale. Si la gutta est extrudée en péri-apical, on peut très bien la retirer avec les limes H. Leur inconvénient, c’est qu’elles blessent le péri apex quand on dépasse.
Donc, alternativement, on peut utiliser les instruments du docteur Terauchi qui a inventé les techniques de dépose de ces instruments fracturés.
Il a la forme d’un hameçon et donc on va au delà du débris pour le pêcher et le remonter à la surface.

Je ne recommande pas les solvants parce que dans ce cas la gutta fond et on se retrouverait avec un canal repeint de gutta, très difficile à nettoyer.
On peut utiliser la Weakening Technique qui consiste à tamponner le canal avec un cône de papier imbibé de solvant pour ramollir l’obturation et ensuite faciliter la pénétration des instruments.

Retournons sur le cas de la 36.
Un autre instrument très pratique dans le cadre de retraitement, c’est le XP finisher R. Très souple et précourbé, il va, en tournant, attraper au vol les débris d’obturation.
Ce qui reste de débris peut être ensuite remonté à l’alimage ou au micro-opener. Pour les canaux mésiaux, je désobture à l’ultrason, mais il me reste un peu de gutta entre les deux canaux. Je procède à son élimination par acquis de conscience. Surprise ! On tombe, mais vraiment sans essayer sur un 3è canal mésial. Il ne reste plus qu’à l’instrumenter. Il est grand ouvert et l’anatomie est vraiment incroyable. Ça valait le coup de tout déposer non ? C’est le genre d’étape qu’on aurait tendance à négliger, mais malheureusement, en endodontie je pense vraiment que toutes ces étapes sont importantes pour obtenir un succès thérapeutique.

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