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Épisode #03 / Les facteurs de risque des gingivites et des parodontites

Parodontologie, Unilever, Unilever Paro Par Virginie MONNET-CORTI le 01-12-2020

Nouvel épisode de la série « Les Tutos Paro »
Épisode #03 / Les facteurs de risque des gingivites et des parodontites

 

 

Lors du précèdent épisode nous avons vu que l’accumulation de bactéries (sous la forme d’un biofilm dentaire) situées dans le sillon gingivo-dentaire entraîne une inflammation, c’est-à-dire une gingivite. Si ce biofilm n’est pas éliminé régulièrement et efficacement, il peut, chez les sujets sensibles, conduire à une parodontite. Pour que la parodontite progresse, il faut que plusieurs facteurs entrent en jeu.

 

Il existe au moins cinq domaines de facteurs de risque causaux qui jouent simultanément leurs rôles étiologiques et interagissent les uns avec les autres(1).

 

Facteurs génétiques

Le concept actuel est que la parodontite peut se développer chez un sujet génétiquement sensible, qui présente une réponse immunitaire aberrante et/ou une intolérance à (certaines) bactéries. On utilise le terme d’« infecto-génomique » pour décrire l’influence de la constitution génétique sur l’acquisition, le transport et la croissance éventuelle de micro-organismes dans une niche écologique donnée. Cela signifierait, dans le cas de la parodontite, que le patrimoine génétique de l’hôte joue également un rôle dans la composition du microbiote sous-gingival, contribuant ainsi à la formation d’un biofilm bactérien sous-gingival dysbiotique.

 

La contribution de la génétique chez les jeunes individus peut représenter jusqu’à 50 % des facteurs de causalité, tandis que chez les patients plus âgés, une contribution génétique de 25 % au maximum a été estimée(3).

En outre, les modifications épigénétiques de l’ADN et les mutations au cours d’une vie peuvent modifier davantage la susceptibilité d’un individu à la parodontite. Tandis que l’aptitude immunitaire est également affectée par des facteurs liés au mode de vie et à certaines maladies systémiques « que nous allons voir tout de suite ».

 

Facteurs liés au mode de vie

La consommation d’alcool, de drogues, une mauvaise alimentation, un surpoids, l’absence d’activité physique et surtout la fumée de cigarettes font partie des principaux comportements à risque.
On peut y ajouter une mauvaise habitude d’hygiène ou une insuffisance de suivi comme l’absence de visites et de soins réguliers et fréquents chez le dentiste.

 

On retrouve certaines Co-morbidités comme :

 Des pathologies ou situations qui altèrent les défenses immunitaires : VIH, herpès, diabète mal contrôlé, obésité sénescence, stress et certains médicaments immunosuppresseurs ou entraînant une augmentation de la réponse inflammatoire des gencives.

 Des variations hormonales : les principaux changements hormonaux dans la vie d’une femme ont lieu pendant la grossesse – et la bouche est l’un des principaux domaines touchés par ces changements. Des taux hormonaux élevés (œstrogène et progestérone) augmentent considérablement la perméabilité vasculaire des tissus gingivaux et, en présence de plaque dentaire, favorisent l’inflammation gingivale. Dans le cas des femmes déjà atteintes de parodontite, la situation clinique s’aggravera. Une lésion localisée spécifique (épulis de grossesse) et une lésion plus généralisée (gingivite de grossesse) peuvent y être associés. Bien que les femmes retrouvent généralement la santé parodontale après l’accouchement.

L’ostéoporose, conséquence inconstante de la ménopause peut aussi avoir une influence.

 

Communautés microbiennes, c’est-à-dire les biofilms dentaires

La présence sous-gingivale d’un biofilm bactérien dysbiotique avec des bactéries plus virulentes pour les tissus parodontaux peut prédisposer au développement de la maladie parodontale. Citons également les facteurs environnementaux locaux : les encombrements dentaires, des points de contact défectueux ou certains matériaux de restaurations qui emprisonnent et retiennent localement le biofilm. Ce sont autant d’« obstacles » aux manœuvres d’hygiène bucco-dentaires efficaces.

Enfin, il ne faut pas oublier un facteur de risque qui relève du domaine de l’aléatoire dans le déclenchement d’une maladie.

 

Au final que retenir ?

 La parodontite est une maladie inflammatoire chronique complexe qui n’a pas de cause unique.
 Chacun des facteurs de risque causaux pris individuellement, y compris les facteurs génétiques, n’est pas un déterminant « noir ou blanc ».
 Ces facteurs de risque interagissent les uns avec les autres.
 Ils ont aussi un impact sur l’état de santé générale et sur l’état de santé parodontale et inversement.
• Certains de ces facteurs sont modifiables.

 

Notre rôle est « primordial »

• Avec l’identification des facteurs de risque de parodontite modifiables (rappelez-vous : « On ne trouve que ce qu’on cherche »)
• La modification des facteurs liés au mode de vie par des conseils voire des thérapies comportementales.
• Nous pouvons agir sur certaines co-morbidités en adressant les patients aux équipes médicales compétentes.
• Intervenir sur les facteurs environnementaux locaux en réalisant des soins de bonne qualité.
• Enfin, modifier la qualité des biofilms en prescrivant des facteurs protecteurs efficaces :
– Les instruments d’hygiène parodontale comme une brosse à dents dont les poils sont très souples, et des brossettes inter dentaires.
– Les dentifrices contenant des agents antibactériens qui permettent d’éliminer le biofilm tout en respectant les tissus bucco-dentaires et parodontaux.
• Mettre en place un programme individualisé de suivi de chaque patient tout au long de sa vie en évaluant le risque parodontal et mettre en œuvre une thérapeutique de soutien avec des facteurs protecteurs adaptés et un suivi des changements comportementaux.

 

En conclusion

L’identification des facteurs de risque de maladie parodontale a un impact majeur pour préserver le capital parodontal et dentaire de nos patients mais aussi leur état de santé générale. Et ainsi améliorer la qualité de vie globale de nos patients.

 


 

Cette vidéo a été réalisée avec le soutien de U.labs (Parogencyl), partenaire de la SFPIO.

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