Accueil >
Se former
> Formation continue >

L’éclaircissement en ambulatoire : une solution esthétique et conservatrice

Esthétique Par Marie CLEMENT le 22-04-2025

À l’heure où l’apparence prend une place croissante dans notre société, l’esthétique du sourire devient un critère important pour de nombreux patients. Il est toutefois essentiel de différencier la quête excessive du « toujours plus blanc » d’un véritable inconfort lié à des dyschromies dentaires. En effet, certaines études ont mis en évidence l’impact de ces altérations de teinte sur l’estime de soi et la qualité de vie.

Dans cette optique, la dentisterie moderne vise une approche toujours plus conservatrice. L’objectif est de répondre aux attentes esthétiques sans compromettre l’intégrité tissulaire. C’est le fondement même du gradient thérapeutique, qui consiste à intervenir de manière progressive, en partant de la solution la moins invasive vers la plus interventionnelle.

Il est important de parler d’éclaircissement plutôt que de blanchiment, car ce dernier terme induit en erreur. « Blanchir » une dent est, par définition, irréalisable. L’éclaircissement, quant à lui, permet d’atténuer les colorations en augmentant entre autre la luminosité des dents, tout en respectant leurs structures.

 

Analyser la situation clinique

Avant de proposer un traitement, un examen clinique complet est indispensable afin de :
• Définir précisément les attentes du patient,
• Identifier les contre-indications,
• Déterminer le type, la localisation et l’intensité de la coloration.

L’examen doit inclure :
• Un bilan parodontal confirmant un état de santé gingivale satisfaisant
• Un contrôle de l’état carieux et des restaurations existantes, à corriger en amont
• Un bilan radiographique pour éliminer toute pathologie sous-jacente
• Une évaluation de la sensibilité dentaire
• Une recherche de fêlures, érosions ou abrasions
• L’analyse des restaurations visibles qui ne seront pas affectées par l’éclaircissement

 

éclaircissement dentaire, situation initiale à l’échelle du sourire
éclaircissement dentaire, situation initiale Intrabuccale
Fig. 01 : situation initiale du sourire.

 

Cerner la demande du patient

Lors de la première consultation, cette étape permet de bien comprendre la motivation du patient et de lui expliquer les avantages et inconvénients du traitement.

À ce stade, il est important aussi de relever la couleur initiale. On peut s’aider :
• D’un teintier associé idéalement à des photographies du sourire.
• D’outils numériques pour visualiser les teintes et simuler les résultats (Optishade Bisico)

 

Fig. 02 : relevé de couleur avec le teintier Vita Bleachguide 3D Master®.

Fig. 03 : Optishade.

 

Un nettoyage professionnel est ensuite nécessaire avant la réalisation d’un éclaircissement pour éliminer tartre et colorations extrinsèques et permettre une meilleure action du gel.

 

Créer les empreintes et gouttières sur mesure

Des empreintes maxillaires et mandibulaires sont nécessaires pour la fabrication de gouttières personnalisées en laboratoire ou au cabinet. Elles sont ensuite essayées avant d’être remise au patient avec une fiche explicative bien précise. Les réservoirs ne sont pas indispensables en termes de résultats, mais permettent de limiter les irritations gingivales pendant le traitement.

 

Modèle imprimé avec réservoirs et en en plâtre
Fig. 04 : modèle imprimé et modèle en plâtre avec réservoirs.

 

Gouttières thermoforméeFig. 05 : gouttières thermoformées (plaque souple d’environ 1mm d’épaisseur).

 

L’éclaircissement dentaire, essayage des gouttières en boucheFig. 06 : essayage des gouttières en bouche.

 

Le protocole ambulatoire

Le gel utilisé contient du peroxyde de carbamide, un dérivé du peroxyde d’hydrogène, dont les propriétés oxydantes sont connues depuis plus d’un siècle. Sa faible masse moléculaire permet une diffusion efficace dans les tissus dentaires. La durée moyenne du traitement est de 21 jours.
Concentration :
• 10 % pour un port nocturne classique
• 16 % pour certains cas ciblés ou pour certaines dents ponctuellement.

Peroxyde de cardamine à 10 %Fig. 07 : peroxyde de cardamine à 10 %.

 

Le résultat moyen est un gain de 4 à 5 teintes, avec une stabilité d’environ 5 à 7 ans.
La patiente est reçue pour son rendez-vous de contrôle 1 mois et demi après la remise de la gouttière. Cela lui permet de finir l’éclaircissement et d’obtenir la stabilisation de la couleur pour le contrôle.

Des photographies sont de nouveaux réalisées afin de contrôler le gain de teinte, qui fut de 4 teintes dans cette situation selon le teinter 3D master.
Il est également possible de réaliser un relevé optishade.

 

relevé OptishadeFig. 08 : relevé de teinte Optishade.

 

Les taches d’hypominéralisation

Dans les cas de dyschromies avec hypominéralisation MIH, l’éclaircissement permet de réduire le contraste et d’améliorer l’esthétique globale. Si le résultat reste insuffisant, un traitement complémentaire par érosion-infiltration en profondeur peut être envisagé pour obtenir une harmonie globale de la couleur.

 

L’éclaircissement dentaire, traitement d’érosion, infiltration en profondeurFig. 09 : traitement d’érosion, infiltration en profondeur.

 

L’éclaircissement dentaire ambulatoire , résultat finalFig. 10 : situation finale après traitement d’érosion-infiltration.

 

L’éclaircissement dentaire ambulatoire représente aujourd’hui une solution fiable, conservatrice et personnalisée pour répondre aux attentes esthétiques des patients. Sa mise en œuvre repose sur un diagnostic précis, une communication éclairée et un suivi final.
C’est une approche idéale pour améliorer le sourire sans compromis sur la structure dentaire !

 


 

Cet article vous est proposé par Bisico et le Dr Marie Clément.

Footer DCO

 

Références bibliographiques

(1) L. W. Boushell, DMD and allNightguard vital bleaching: side effects and patient satisfaction 10 to 17 years post-treatment.
Journal of Esthetic and Restorative Dentistry Vol 24 • No 3 • 211–219 • 2012.

(2) T. M. Caneppele, A. B. Borges, C. R. TorresrEffects of dental bleaching on the color, translucency and fluorescence properties of enamel and dentin.
Eur J Esthet Dent. 2013 Summer ; 8(2) : 200-12.

(3) A. Joiner – The bleaching of teeth : a review of the literature.
J Dent. 2006 Aug ; 34(7) : 412-9.

FavoriteLoadingAjouter aux favoris Partager à un ami
Partager

Envoyer un commentaire