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Les multiples intérêts du masque en résine pour une réhabilitation esthétique

Esthet Practical, Esthétique Par Charles TOLEDANO le 23-09-2024

Explication clinique des intérêts du masque en résine par Esthet Practical, formations pratiques en dentisterie esthétique à Strasbourg par les Drs Charles Toledano et Olivier Etienne.

 

Ce patient de 50 ans se présente à la consultation pour des raisons esthétiques : il trouve que ses dents jaunissent (malgré un éclaircissement récent), que ses bords incisifs maxillaires s’effritent et que les limites cervicales de ses couronnes 15 et 25 sont trop visibles.

Fig. 01 : situation initiale. 

 

Ce patient ne présente pas d’usure marquée dans les autres secteurs, et l’anamnèse révèle des habitudes nocives telles que le mâchouillement de stylos, de cuillères, de cure-dents, ainsi que l’onychophagie, etc.

Le projet de traitement s’oriente sur une réhabilitation uniquement des secteurs visibles au sourire par :
• Un éclaircissement ambulatoire
• Six facettes en disilicate de lithium de 13 à 23 (vitales)
• Deux veneerlays en disilicate de lithium sur 14 et 24 (vitales)
• Deux couronnes en zircone stratifiées sur 15 et 25 (dépulpées et déjà couronnées)

 

La réussite de ce type de projet nécessite de rassurer le patient, mais aussi le praticien sur le résultat final. Cette sérénité est aisément garantie par la réalisation d’un masque en résine qui va nous permettre de :
• Tester le rendu esthétique
• Vérifier sa viabilité fonctionnelle
• Guider le céramiste dans ses morphologies
• Guider la préparation pour préserver l’émail
• Temporiser esthétiquement

Les avantages d’un projet prothétique en résine sous la forme d’un masque apposé sur les dents (encore appelé mock-up) sont donc nombreux et particulièrement intéressants.

 

1ère séance : photographies et Smile design

Un protocole photographique (portrait, sourire et intra-buccal) permet de réfléchir et d’analyser, à tête reposée, la situation clinique. Ensuite, la réalisation d’une analyse esthétique avec un logiciel de Smile design (Smilecloud Biometrics) nous aide à modéliser la future morphologie des dents.

Fig. 02 : analyse esthétique avec un logiciel de Smile design.

 

2è séance : essai esthétique et fonctionnel

Les empreintes numériques et le Smile design permettent la modélisation d’un wax up numérique qui est imprimé puis copié par une empreinte en silicone double mélange coffrée dans un porte-empreinte lisse pour la rigidifier.

Fig. 03 : modélisation d’un wax up numérique.

 

Cette clé en silicone permet de réaliser un masque en résine (Luxatemp Star, DMG Dental) plaqué sur les dents sans être collé.

Fig. 04 : masque en résine plaqué sur les dents.

 

Ce premier masque a deux intérêts majeurs :
• Un essai esthétique pour objectiver et valider avec le patient le futur résultat.

 

 

• Un essai fonctionnel pour tester et équilibrer l’Occlusion d’Intercuspidiation Maximale (OIM) statique et dynamique (propulsion et latéralité). Lors des réglages, nous notons d’ailleurs une fracture de la pointe canine de la 13 en latéralité mettant en évidence la nécessité de la raccourcir.

 

 

Fig. 05 : masque d’essai fonctionnel.

 

Fig. 06 : fracture de la pointe canine en latéralité, soulignant la nécessité de la raccourcir.

 

Ce masque est ensuite aisément déposé à l’aide d’une curette. Il nous permet alors aussi de prévisualiser les futures épaisseurs de préparation à prévoir dans l’émail.

Fig. 07 :  dépose du masque.

 

3è séance : préparation et empreinte

Un 2è masque, rectifié en fonction des demandes esthétiques du patient et des nécessités fonctionnelles, est repositionné en bouche et scanné numériquement en début de séance.

 

 

Il permettra ainsi de servir de guide de morphologie à notre céramiste. La couleur des dents à recopier est définie avant la préparation pour éviter une erreur liée à la déshydratation pendant la préparation.

Fig. 08 : définition préalable de la couleur dentaire.

 

La préparation des facettes démarre par un rainurage du masque grâce à des fraises de pénétration contrôlée de 0,5 mm en vestibulaire et 1,5 mm en incisal, tout en veillant à respecter les axes de chaque dent. Le masque nous sert ainsi de guide de préparation.

 

Fig. 09 : masque guide de préparation. 

 

La résine est alors déposée et les traits de crayon tracés au fond des rainures sont éliminés pour assurer une épaisseur minimale nécessaire de céramique tout en préservant au maximum l’émail résiduel.

Fig. 10 : dépose du masque et préparations.

 

Les 10 dents préparées sont découpées dans l’empreinte numérique et les préparations sont scannées, permettant ainsi au céramiste de matcher les préparations avec les morphologies du masque à reproduire.

 

 

La fine épaisseur des facettes nécessite, en fin de séance, de transmettre au céramiste la couleur des dents supports grâce à un teintier dentine.

Fig. 11 : évaluation de la couleur des facettes.

 

4è séance : temporisation

La même clé en silicone est réutilisée pour la fabrication des différentes pièces provisoires.
Dans un premier temps, les couronnes et veneelays provisoires sont moulés sur les prémolaires. Les pièces obtenues sont détourées et scellées avec un ciment résineux provisoire (Dentotemp, Itena).

Fig. 12 : réutilisation de clé silicone pour pièces provisoires.

 

Dans un second temps, un spot d’acide orthophosphorique puis d’adhésif universel polymérisé est placé au centre de 13 à 23 avant de remettre en place la clé remplie de résine. Un bloc de six facettes provisoires de 13 à 23 est ainsi collé directement sur les préparations. Elles sont ensuite minutieusement détourées avec une fraise diamantée bague jaune le long des zones cervicales.

 

Fig. 13 : application d’acide et d’adhésif pour facettes.

 

5è séance : collage

Le champ opératoire est mis en place et chaque pièce est collée unitairement.

Fig. 14 : champ opératoire.

Fig. 15 : résultat après le collage des facettes. 

 

L’occlusion statique et dynamique est à nouveau contrôlée et rectifiée, si nécessaire.

Fig. 16 : contrôle et rectification de l’occlusion.  

 

Une fonction de groupe en latéralité est privilégiée pour protéger les pointes canines.

Fig. 17 : fonction de groupe pour les pointes canines. 

 

Fig. 18 : résultat à un mois post-opératoire.

 

L’élaboration d’un masque en résine permet de valider et de guider le praticien tout au long du traitement. Il rassure le patient, mais aussi toute l’équipe soignante sur le résultat final. C’est un outil indispensable à toute réhabilitation esthétique et fonctionnelle !

 


 

Cet article vous est proposé par Esthet Practical.

Prochaine session de formation « analyse et projet esthétique numérique ( Smile Design) » les 21 et 22 novembre 2024. Inscrivez-vous aux cours et travaux pratiques à Strasbourg, en cliquant ici.

 

Photo-auteur-Charles-Toledano

Dr Charles Toledano

Co-fondateur d’Esthet Practical
Docteur en Chirurgie Dentaire
Attaché Hospitalo-Universitaire
Chargé d’Enseignement Universitaire
Coordinateur du DU d’Esthétique du Sourire
CES de Biomatériaux (Strasbourg), CES de Prothèse Fixée (Nancy), CES d‘Odontologie Conservatrice – Endodontie (Nancy)

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