La limitation des mouvements mandibulaires en particulier l’ouverture amène souvent le patient à consulter ou empêche le praticien de pouvoir travailler normalement.
En dehors des pathologies traumatiques ou tumorales, les causes fonctionnelles essentielles à l'origine d'une limitation d'ouverture sont : les problèmes musculaires ou un déplacement méniscal -articulaire.
Si différents moyens cliniques permettent de différencier ces deux problèmes quelques renseignements orientent le praticien.
L’amplitude des mouvements et leur formes sont des éléments caractéristiques à noter :
A / Problèmes musculaires :
Des contractures au niveau de différents muscles élévateurs peuvent limiter l'ouverture buccale.
On retrouve fréquemment :
- Une tendance souvent reconnue à serrer les dents ou à grincer des dents. Si le patient n'en est pas conscient lors de la première consultation, la prise de conscience intervient et la réponse est positive lors du second rendez vous. Le patient se surprend souvent le matin les mâchoires serrées.
- Une certaine tendance à la fatigue musculaire lors des repas ( le patient évite certains aliments "fatiguants" sandwiches par exemple).
- Des maux de têtes et cervicalgies fréquents parfois dès le réveil.
- Une musculature développée (masséters, temporaux saillants).
- Un visage hypodivergent, étage inférieur de la face diminué, au niveau dentaire supraclusie profonde, facettes d'abrasion ou de dysfonction, morsure palatine parfois.
- Des claquements qui ne sont pas systématiques mais arrivent de temps en temps.
- La douleur qui n'est pas particulièrement centrée sur une articulation, il y a des cependant des irradiations, la douleur est plutôt diffuse.
- Des notions de stress qui apparaissent dans le discours en rapport avec le travail, les examens, etc.
- Le stress en rapport avec la vie personnelle est plus rarement dévoilé spontanément.
La morsure d'un bâton de buis (enfonce couronne) ou d'une pompe à salive au niveau molaire crée une douleur faciale du côté de la morsure.
En première intention des conseils de comportement, des exercices d'étirement et de détente sont prescrits ainsi que la prise d'un myorelaxant.
B / Déplacement permanent du ménisque en avant de la tête condylienne :
on retrouve fréquemment :
- Un historique de bruit systématique ayant disparu avec le blocage.
- L'ouverture est limitée avec déflexion parfois sévère du côté malade.
- Alors que le claquement était parfois présent depuis plusieurs mois voire plusieurs années, l'élément déclenchant du blocage peut être un traumatisme (chute, coup) un faux mouvement ( bâillement excessif), ou une ouverture forcée ou prolongée ( intubation lors d'une anesthésie générale, étirement lors de l'extraction de dents de sagesse difficiles).
- La douleur est bien centrée sur l'articulation même si des irradiations sont présentes. La douleur est assez fidèlement liée à la fonction (douleur en ouvrant grand,douleur à la mastication).
- Des douleurs de type otite qui font consulter bien souvent en première intention un O.R.L.
- La morsure d'un bâton de bois ou de la pompe à salive entraîne une douleur du côté controlatéral.
- La douleur est surtout présente lors de la mastication de certains aliments (pain, viandes dures).
- Les anti-inflammatoires sont peu efficaces en raison du facteur mécanique (pression quasi constante sur les ligaments et non sur le ménisque).
En première intention des myorelaxants diminueront les contractures réflexes tendant à protéger l'articulation par immobilisation (réflexe d'éclissage)
Une cale collée en verre ionomer sur les molaires du côté malade éviteront toute compression excessive.
Si le rattrapage du ménisque par le condyle est précose, la déviation se fait tout au début de l'ouverture du côté opposé à la luxation).
A la fermeture le ressaut est proche de l'O.I.M.
Si le rattrapage du ménisque par le condyle est précose, la déviation se fait tout au début de l'ouverture du côté opposé à la luxation).
A la fermeture le ressaut est proche de l'O.I.M.
Les dents de sagesse sont très rarement la cause de problèmes fonctionnels surtout en l'absence de phénomène infectieux conséquents. En cas de claquement ou de blocage sans accident d'éruption des dents de sagesse l'extraction est inutile voire aggravante (étirement prolongé lors de l'intervention).
Avant ce stade de blocage par déplacement discal irréversible, il existe pendant une période plus ou moins longue une situation de luxation réversible dans laquelle l’ouverture complète peut se faire après passage d’un ressaut accompagné d’un bruit.
Luxation réversible
A la fermeture le ressaut est généralement plus éloigné de l'O.I.M. marquant ainsi le caractère plus ancien ou plus sévère de la luxation
A la fermeture le ressaut est généralement plus éloigné de l'O.I.M. marquant ainsi le caractère plus ancien ou plus sévère de la luxation