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Protocole de dépose d’instruments fracturés

Endodontie et micro-chirurgie Par Benjamin BOUBLIL le 21-10-2020

 

 

Le protocole de dépose d’instruments fracturés est un sujet qui m’est cher, déjà parce qu’il représente la majorité de mon activité, mais aussi parce que c’est un réel challenge thérapeutique au quotidien. Depuis l’arrivée sur le marché des systèmes de rotation continue, on s’est retrouvé avec un nouveau problème : la présence accidentelle de Niti bloquant l’accès au nettoyage d’une portion du canal.

 

Quelles sont les raisons mécaniques qui font que nous cassons un instrument ?

On distingue :
• La fracture par fatigue cyclique par répétition de compression et de tension,
• La fracture par stress tensionnel ou l’instrument est bloqué alors qu’il continue à tourner,
• Ou une combinaison des deux phénomènes.

 

Les raisons humaines et cliniques sont :
• La cavité d’accès,
• L’usage multiple : les cycles de stérilisation corrodent l’alliage et le rendent plus susceptible à la fracture. Il faut vraiment considérer ces instruments comme à usage unique.
• Il y aussi les défauts d’utilisation : ne pas écouter son sens tactile, ne pas suivre les recommandations de torq et de vitesse, travailler sans irriguant, sans chélatant etc.

 

Vous l’avez compris : les limes cassent alors autant apprendre à les enlever.

Je vous présente mon protocole pour la dépose d’instruments de petites à moyennes tailles  (au-dessous de 5mm), mais il faut savoir qu’il en existe d’autres. Pour la technique, suivons l’exemple d’une jeune patiente qui m’est adressée pour le retraitement de sa 46.

Il y a eu de la casse. Le scan nous montre deux beaux fragments mésiaux de 3.6 et 4 mm. La vue axiale montre un canal en 8 en distal et deux canaux mésiaux indépendants. On va déjà nettoyer la cavité, à l’aide d’une fraise boule long col. Puis, avec un Micro  Opener de chez Dentsply, on va évaluer les obturations présentes.

 

Désobturation au Reciproc, pas de solvant nécessaire. Il reste un peu de gutta sur un versant de ce canal en 8, que je vais aller chercher avec un XP Shaper de chez FKG (très efficace pour retirer les cônes de gutta). Le nettoyage se poursuit, avec un XP Endo Finisher R, également chez FKG.

 

Accès au fragment avec un gates numéro 3, mais avant d’aller plus loin, je vais déjà vous décrire la technique de Terauchi : avec un instrument ultrasonique fin, à faible puissance, je vais créer un espace semi circulaire, dans la dentine, dans le versant interne de la courbure, sur environ 1/3 de la taille de l’instrument, avec des rinçages réguliers à l’EDTA à 17%.

Attention, c’est fastidieux, très compliqué et ça demande énormément de concentration pour avoir un sacrifice dentinaire minimal.

On reste toujours à l’intérieur de la courbure, avec des mouvements de haut en bas, car cela permet d’éviter la fracture de l’instrument.

 

Par contre, pour des raisons didactiques, on va utiliser une variante de la technique précédente. On utilise non pas de l’EDTA pour ramollir la dentine, mais un lubrifiant pour favoriser la dépose (ici, de l’huile minérale), mais à part ça, l’idée est la même. On a une visibilité moindre avec le lubrifiant.

 

Voilà les deux instruments : deux fragments de Recirpoc Blue apparemment et là je trouve que celui du haut est un peu court. Je fais une radio et je me rends compte qu’il manque un demi-millimètre, que je vais facilement by passer.

 

La radio nous montre que l’on peut passer à la préparation des canaux. Et parce que je trouve que le Reciproc Blue est un excellent instrument, et que c’est pas sa faute si on l’a cassé, je vais finir la préparation avec. Puis, protocole d’irrigation. Obturation à la gutta chaude.

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