Divers facteurs influencent la santé dentaire de nos patients. Une interaction existe entre des facteurs nocifs et des facteurs protecteurs. Certains micro-organismes, le sucre, et certains comportements de régime alimentaire sont nuisibles à la santé dentaire, alors que la salive, l’hygiène orale, et la résistance des dents représentent un contre- poids protecteur.
Divers facteurs influencent la santé dentaire de nos patients.
Une interaction existe entre des facteurs nocifs et des facteurs protecteurs.
Certains micro-organismes, le sucre, et certains comportements de régime alimentaire sont nuisibles à la santé dentaire, alors que la salive, l'hygiène orale, et la résistance des dents représentent un contre- poids protecteur.
Ces micro-organismes jouent un rôle principal dans le développement et la progression de la carie. Les nombreux types de bactéries de la cavité buccale sont en équilibre soit globalement au sein de toute la bouche soit localement au niveau d'une niche donnée. Le risque de développer une carie augmente si le nombre de certaines bactéries, essentiellement les Streptocoques mutans et les Lactobacilles, s'élève alors que les facteurs protecteurs cessent d'accomplir entièrement leur tâche.
Des tests salivaires à travers 3 examens permettent une approche de cette cario-susceptibilité individuelle. Nous allons voir ici leur manipulation.
La salive, produite par les glandes salivaires (parotides, sous-maxillaires, sublinguales et accessoires) participe à la mastication, la déglutition et à la phonation. Elle assure le maintien d'un pH physiologique, d'une activité antibactérienne et d'un environnement ionique de la bouche.
La possibilité, au cabinet, de renseigner le débit salivaire, le pouvoir tampon de la salive et la septicité en bactéries Streptococcus mutans SM et Lactobacilles LB existe à travers 3 examens simples, disponibles en France.
Ces 3 examens peuvent être réalisés simultanément sur un seul «prélèvement » de salive au cours d'un bilan global.
L'indication thérapeutique individuelle à surveiller seulement un ou deux paramètres peut conduire à réaliser l'examen distinctement : les tests seront décrits ainsi un à un.
Il existe des conditions préalables aux tests qui passent, entre autres, par :
- la maîtrise et l'organisation des protocoles de manipulation, la possession et la préparation du matériel efficient, pour le cabinet.
- l'absence d'utilisation de tous antiseptiques oro-pharyngés dans les 12 heures préalables et d'antibiotiques au moins deux semaines avant., l'exclusion d'un pic salivaire pré-prandial, pour le patient.
Le débit salivaire :
Il reflète la production quantitative de la salive : élément protecteur contre la carie. La sécheresse buccale participe, entre autres choses, au développement des caries. La réduction du flux salivaire cause une accumulation plus grande de la plaque dentaire, une réduction de l'activité antibactérienne, un inconfort compensé souvent par une alimentation cariogène, etc.
Il est continu durant la journée et interrompu durant la nuit. Il est stimulé par le goût, la mastication et le reflex.
La normalité est, au repos, de 0,25 à 0,35 ml/mn (15à 19ml/h) et stimulé de 1 à 2 ml/mn (60 à 120 ml/h).
L'intérêt du test est l'estimation du débit au repos intervenant pour l'essentiel de la journée. Mais le débit stimulé est plus commode et rapide à mesurer et ces 2 débits sont proportionnels.
Le pouvoir tampon :
La mesure du pouvoir tampon de la salive a une valeur prédictive certaine et participe à l'identification du patient à risque carieux.
Le pH salivaire est normalement de 6,7. La consommation de sucres fermentescibles provoque la chute de ce pH : la destruction des sucres par certaines bactéries conduit à la production rapide d'acides qui passent dans la salive.
Cette acidité est favorable à l'initiation du processus carieux, à travers l'installation d'un environnement favorable aux bactéries cariogènes acidophiles et à la déminéralisation des tissus dentaires qui intervient aussi dans le processus d'érosion.
La chute du pH est fonction du type de sucre, de sa rétention en bouche, de la flore, de l'acidité de l'aliment, de la fréquence d'ingestion, etc
La salive, grâce aux ions carbonates, phosphates et à certaines protéines (urée), a la capacité de tamponner cette acidité, ramenant progressivement le pH vers la normalité.
Les tubes de culture seront soit neutralisés à l'aide d'hypochlorite de sodium soit jetés avec les ordures médicales.
Conclusion
Les résultas de ces tests sont consignés dans le dossier du patient avec toutes les informations concernant le test (l'heure du test est particulièrement importante dans le suivi du débit salivaire.).
Lorsqu'ils mettent en avant un risque carieux, ces résultats conduisent à des recherches supplémentaires. Par exemple : un débit salivaire faible orientera la recherche de source de dépression salivaire qui aurait échappé à l'anamnèse (plus de 400 médicaments perturbent la sécrétion salivaire.) ou bien non encore révélée...
Ils conduisent à des recommandations et à des prescriptions. Par exemple : un débit salivaire faible orientera la prescription de stimulation ou de compensation salivaire (Programme BioXtra Médicadent, etc. ), humidification régulière de la bouche avec de l'eau, mastication de chewing-gum au xylitol ou au fluor (Freedent / Tonigum/ Fluogum etc.), des recommandations alimentaires...
Ils orientent les attitudes thérapeutiques individualisées. Par exemple : un débit salivaire faible indique les thérapies de fluoration, la protection des racines au niveau de récessions gingivales, la maîtrise du contrôle de plaque surtout des zones à risque carieux.
Les tests ne peuvent à eux seuls garantir le diagnostic du terrain carieux : pour l'évaluation du risque carieux, l'anamnèse, l'examen clinique, l'examen radiographique, l'interrogatoire diététique, et les examens de laboratoire supplémentaires doivent tous être considérés face à cette maladie multi-factorielle.
D'autres bactéries, comme Actinomyces viscosus, ne sont pas mises en évidence par ces tests et sont pourtant essentielles au développement des caries.
Tous les tests ne sont pas utiles dès lors que des caries actives sont patentes : les patients avec une activité carieuse ont une flore carieuse : il semble peu raisonnable de les examiner sur un plan bactériologique tandis que les lésions carieuses ne sont pas traitées.
Ils permettent un contrôle du suivi de santé acquise ou immédiat en permettant un diagnostic précoce de contamination ou de réensemencement du sujet mais aussi de son environnement proche (parent pour l'enfant, conjoints, etc.).
Ils peuvent être, aussi, utilisés comme un complément excellent pour la motivation du patient au contrôle de plaque et l'engagement au traitement et nous aider à mettre en place la dentisterie prophylactique individualisée (DPI) dans nos cabinet.