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L’extraction-implantation immédiate… MIEUX ou MOINS BIEN en zone esthétique ?

Par Michel ABBOU le 02-11-2016
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“Paroles d’experts”, c’est la nouvelle rubrique dans laquelle nous dévoilons tous les secrets des techniques que vous utilisez. Dans ce premier article, Michel Abbou nous donne son opinion sur l’EII, et nous attendons la vôtre ! N’hésitez pas à commenter, partager, réagir…

Pour voir l’avis des experts sur le sujet, c’est par ici !

LE BILLET D’INTRODUCTION DE MICHEL ABBOU

La technique d’extraction-implantation immédiate n’est plus aujourd’hui un sujet de controverse en soi puisque communément admise dans la communauté scientifique et régulièrement relatée avec succès dans la littérature clinique. Elle relève donc essentiellement d’un choix stratégique à mettre en œuvre ou non selon les situations cliniques et les praticiens concernés d’une part ainsi que de discussions protocolaires (matériaux de comblement, techniques de membrane etc…) d’autre part.

La question est plus prégnante en zone esthétique dans la mesure où le patient et le praticien exigent plus encore à ce niveau non seulement un succès durable en termes d’ostéointégration, mais aussi une intégration harmonieuse, voire invisible. Si je plaide personnellement depuis toujours pour la stratégie d’EII (surtout en zone esthétique !), force est de constater que la prudence incite nombre de mes confrères (et pas forcément les moins performants) à recourir aux techniques d’implantations différées, voire tardives.

Parmi les arguments en faveur de l’implantation différée ou tardive, beaucoup invoquent la nécessité d’assurer un assainissement préalable de façon à implanter ultérieurement dans un environnement tissulaire sain et parfaitement cicatrisé d’une part, et de ne pas avoir à gérer l’infection ainsi que les défauts anatomiques (osseux, gingivaux) dans le même temps opératoire d’autre part. J’ai longtemps soutenu l’antithèse en affirmant que l’extraction-implantation immédiate était le meilleur moyen de préserver et/ ou de consolider l’environnement tissulaire ; je persiste et signe dans cette direction aujourd’hui, tant dans ma pratique quotidienne qu’au cours des conférences que j’anime. Quand les conditions s’y prêtent, je préconise volontiers l’EII avec mise en esthétique immédiate (MEI). Le récent article cité en référence en bas de page, même s’il n’a pas valeur d’universalité vient confirmer ma position, y compris en zone esthétique.

Illustration ci-dessous – cas personnel du docteur Michel ABBOU (Paris)

EII-MEI de la 21 - Jour J

EII – MEI de la 21 – Jour J

EII-MEI de la 21 - Jour J+15

EII – MEI de la 21 – Jour J+15

EII-MEI de la 21 - 4 Mois post-opératoire

EII – MEI de la 21 – 4 mois post-opératoire

Contrôle radiol 21 - Implant ALPHABIO NEO

Contrôle radio 21 – Implant ALPHABIO NEO

21 résultat final - Laboratoire JF BARRET - Paris

Résultat final – Laboratoire JF BARRET – Paris

C’est mon opinion, et vous avez la vôtre alors réagissez !

Michel AbbouSes formations

L’ARTICLE DE RÉFÉRENCE :

Immediate versus Delayed Treatment in the Anterior Maxilla Using Single Implants with a Laser-Microtextured Collar: 3-Year Results of a Case Series on Hard- and Soft-Tissue Response and Esthetics

Journal of Prosthodontics 2016 Feb 25 (2); 135-145

Renzo Guarnieri, Fabrizio Nellegia, Maurizio Grande

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6 commentaires au sujet de “L’extraction-implantation immédiate… MIEUX ou MOINS BIEN en zone esthétique ?

  1. david.alexandre15@gmail.com .

    Tres beau cas clinique et illustration.
    Pourquoi la dent a ete extraite? Infection, trauma?
    Realisez vous une antibioprophylaxie? Quel type? implantation avec ou sans lambeau?
    Avez vous des radios post op a 1, 3, 5 ans?
    Merci par avance.

  2. Michel ABBOU.

    Merci de ces premiers commentaires et de de vos appréciations.
    Conjointement aux apports des autres “experts” sur la question, je publierai prochainement un post répondant le mieux possible à l’ensemble des commentaires en instance et à venir. CONTINUEZ !
    Bien confraternellement,
    Michel ABBOU

  3. Bruno REY.

    Beau cas mais l’absence de datation du résultat final ne permet pas de dire si le succès est total car durable. Je ne pense pas que l’on puisse être systématique avec autant de variables…Le positionnement de l’implant en site et place de la dent extraite ne garantit pas un contexte parodontal car la dent extraite n’était pas forcément idéalement positionnée d’un point de vue occlusal et parodontal. Il me paraît essentiel de donner du temps au temps et de poser les implants après cicatrisation osseuse à cause du remodelage, après une planification 3D et avec un guide. Tout le reste a le mérite de pouvoir réussir mais relève un peu trop pour moi du cas par cas.

    1. Michel ABBOU.

      Peut-être que ma seule petite expérience (de plus de 30 ans tout de même), de même que les arguments que je profère en la matière dans mes nombreuses publications et communications ne suffisent pas à rassurer le docteur Bruno Rey. Deux arguments de poids viennent cependant appuyer la thèse de la pertinence de cette approche thérapeutique:
      1. Le corps des experts judiciaires admet désormais et valide l’EII à titre de donnée acquise de la science.
      2. Une étude italienne confirme l’efficacité de cette technique pour la bonne préservation du capital ostéo-gingival https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/31050359

      Bien évidemment, il convient de rappeler que les résultats ne sont au rendez-vous que si les moyens techniques et la formation du praticien opérateur le sont aussi (comme pour tout acte thérapeutique) !
      CQFD.

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